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      C'est Jean de Dalles, ce Flamand « né natif de Brèce » qui, artiste
précieux et habile, de « tailleur de moles » devint « tailleur d'histoires » :
c'était une rare fortune. On a cru pouvoir identifier Jean de Dalles avec le
maître J. D. qui gravait à Lyon à la même époque, et lui attribuer certaines
illustrations des Heures du libraire parisien Guillaume de Marnef ; il a des^
sine et gravé la belle vignette représentant une « Descente de Croix » qui
orne la dernière page de les Lunettes des Princes de 1498 (Arnoullet), la
magnifique « Annonciation » de la Nef des Dames de 1503, le « Saint Jean
l'Evangéliste » des Postilles de 1547.
      C'est Antoine Chevallier, « faiseur d'ymaiges en papier », de qui
M. l'abbé Gaston a découvert, dans les plats d'une vieille reliure, une
curieuse et très belle xylographie (cf. Une xylographie française trouvée
dans une vieille reliure, Revue des Bibliothèques, janvier-mars 1910, et
Annuaire de la Gravure française, 1911, p. 113).
      Natalis Rondot disait d'un groupe de graveurs parmi lesquels se trouve
Chevallier, que « leurs noms sont restés obscurs et qu'ils sont, à l'état pré-
sent des choses, sans intérêt ». A l'état présent était une réserve prudente :
la trouvaille de M. l'abbé Gaston le prouve ; car si la planche d'« Holoferne
le despit », qu'il a découverte, est sans doute l'une de ces grandes estampes
destinées à êtres fixées au mur, il est hors de doute que Chevallier et le
« groupe » auquel il appartient travaillèrent aussi pour l'illustration du livre.
     C'est enfin « le Maître aux Pieds Bots », qui dessinait vers 1493 et que
Baudrier n'était point très éloigné d'identifier avec Jehan Perréal, ce Jean
de Paris, maître exquis, peintre et valet de chambre du roi, qui peignit de
délicieuses choses. Déjà Ambroise Firmin-Didot avait émis cette hypo-
thèse et attribué à Perréal les beaux bois qui illustrent le Térence de Jean
Trechsel (Lyon, 1493) ; mais Claudin a contesté cette paternité et semble
vouloir attribuer les gravures du Térence à un tailleur d'images du nom de
Jean de Vingle, qui aurait été un parent de Jean de Vingle l'imprimeur
lyonnais, et qui, dit-il, après que Natalis Rondot eût découvert cet artiste,
demeurait dans sa maison même.