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       Enfin, une délibération municipale ultérieure atteste que l'institutrice Paturel,
 femme Brun, a bien mérité de la patrie et de la commune dans l'éducation patriotique
 qu'elle a donnée à ses élèves. Quant à Madeleine Brochaud, elle fut gratifiée d'un
 certificat de civisme *.
       Toutes deux avaient remis à la municipalité, le 20 juillet 1794, les objets religieux
 qui suivent et qui, évidemment, provenaient du mobilier scolaire : treize tableaux
 ou estampes, un marchepied d'autel, deux chandeliers, un christ, des chapelets et deux
 croix peintes en gris 3 .



      Au cours de la période de modération relative qui suivit la chute de Robespierre,
 on procéda à une réorganisation de l'enseignement primaire, et les maîtres et maîtresses
 de la Croix-Rousse furent remplacés.
      Le 2 juin 1795, le citoyen Périsse-Merville, membre du Jury d'instruction publi-
 que à Lyon, nomme aux fonctions d'institutrices Anne Chosson (ou Chausson),
femme Giraud 3, et Barbe Brechbuller, femme Martel, native du canton de Berne
 (Suisse).
      Quant aux instituteurs, sont nommés, mais à titre provisoire, Joseph Pitiot,
Pierre Latreille, ex-père augustin de la Croix-Rousse. Les uns et les autres sont
installés par le maire Gonchon, après prestation du serment et inventaire du mobilier
scolaire dont ils demeurent chargés.
      Les prédécesseurs des nouveaux promus avaient demandé que le chauffage leur
fût fourni.Mais le District répondit que la loi du 29 frimaire mettait toutes les dépen-
ses de cette nature à la charge des instituteurs, quitte à la municipalité à les faire parti-
ciper à la distribution du combustible vendu aux habitants.
      Quelques mois plus tard, le 23 septembre, les habitants de la Croix-Rousse
témoignent à l'administration du district leurs craintes de l'aliénation de la maison
qui, de tout temps, a servi d'école aux enfants. Il leur est répondu qu'ils n'avaient rien
à redouter, ladite maison n'ayant pas été portée, par le receveur des Domaines, sur le
tableau des biens nationaux 4,
      Mais un démenti brutal est infligé à cette promesse dès l'année suivante. Le
16 thermidor an IV (3 août 1796), l'administration départementale procède à la vente
de l'immeuble en question et de ses dépendances, comme biens nationaux. Voici l'acte
dressé à cet effet :

     1. Le 18 avril 1794, le District statue que les instituteurs qui ont exercé en 1793 jusqu-'à ce jour, seront
payés conformément à la loi, s'ils sont munis de bons certificats.
     Le 25 septembre, un cerificat de civisme est délivré à l'ex-instituteur Claude-Louis Tur, ainsi qu'à
Josèphe-Claudine Celle, femme Laurent, institutrice à la Croix-Rousse. (Arch. dép., L, 913 et 914).
     2. Arch. mumc.,-N5, Biens nationaux.
     3. Nous voyons, par une délibération municipale, que la femme Giraud exerçait, l'année précédente, la
profession de blanchisseuse.
     4. Délib. munie. — Arch. dép., L, 969.