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           Les Anciennes Ecoles Primaires
                de la Croix-Rousse
        C'est en 1746 que le faubourg de la Croix-Rousse, qui relevait alors de la seigneu-
  rie de Cuire, commença d'être doté d'écoles primaires gratuites pour l'instruction des
  enfants du peuple.
       Comme celles de la ville, ces écoles étaient sous la direction du Bureau des
  Petites-Ecoles attaché au séminaire Saint-Charles qu'avait institué, en 1672, l'abbé
  Charles Démia, le zélé fondateur de l'enseignement populaire à Lyon.
       La première de ces écoles fut celle des filles, établie d'abord près le couvent des
  Augustins I , et confiée aux Sœurs Saint-Charles, dont la congrégation était aussi due à
  l'abbé Démia, en 1687 3.
       Une fondation de 120 livres de rente, accordée par le Consulat de Lyon, dut aider
 puissamment à la création de la nouvelle école 3.
       L'année suivante — 1747 — le Bureau des Petites-Ecoles entrait en possession
 d'une maison, avec jardin et terre y attenants, d'une superficie de trois bicherées un
 tiers environ 4 situé au territoire des Terres-Noires ou de Chambardollières, près la
 Croix-de-Bois 5,
       Ce fonds appartenait auparavant à un sieur Raymond (ou Ennemond) Gros-
 pierre. A la requête d'un sieur Claude Georget, jardinier, et de sa femme, Madeleine
 Grospierre, il en fut fait saisie sur Jeanne Ferlât, veuve dudit Raymond, et c'est une
 sentence de la sénéchaussée de Lyon, du 4 février, qui l'adjugea en faveur du Bureau,
 pour y installer ses écoles 6 .
       Cette concession procurait à l'œuvre une situation plus stable qu'allait aussitôt
 affermir le concours de dons généreux.

      1. AlmanachdeLyon de 1747.
      2. D'après un règlement de l'année 1750, les sœurs Saint-Charles étaient alors au nombre de 27 ; les
 honoraires des maîtresses étaient de 44 livres par an, et le noviciat durait 10 années. Deux dames «rectrices «
 surveillaient en outre chacune des écoles. (Compayré, Charles Démia et les origines de l'enseignement
 primaire à Lyon, dans la Revue d'histoire de Lyon, 1905, page 436).
     3. Cette même année 1746, le Consulat enregistra les lettres-patentes du roi, données au mois de novem-
bre précédent, en faveur du Bureau des Petites-Ecoles de Lyon, qui était dorénavant dispensé des formalités
prescrites par les ordonnances du royaume pour l'aliénation des biens ecclésiastiques. (Actes consulaires,
BB,3I2).
     4. La bicherée lyonnaise était de 12 ares 94 centiares.
     5. A l'angle sud-ouest de la Grand'rue de Cuire et de l'ancien passage de l'Enfance.
     6. Archiv. dép., D., 384. Le séminaire Saint-Charles payait, pour sa maison de la Croix-de-Bois et un
carré de terrain d'une longueur à peu près égale à celle de ladite maison, soit une bicherée et demie environ,
un cens qui se divisait, par moitié, entre la rente de Cuire-la-Croix-Rousse et celle de l'archidiaconé de l'Ile-
Barbe. Le reste de sa propriété, au couchant, était mouvante de la rente de Cuire seule. (Note due à l'obli-
geance de M. Joseph Pointet)