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            Recherches sur Jacqueline Stuard
                                          LYONNAISE


      La plupart des auteurs qui ont étudié les femmes poètes de la Renaissance, et
surtout le célèbre groupe des Lyonnaises illustré par Louise Labé et Pernette du
Guillet, n'ont pas manqué de citer Jacqueline Stuard r . Il y a déjà quelques années,
l'un d'eux, M. Baur, constatait que, de Jacqueline, « on ne sait rien si ce n'est qu'elle a
échangé quelques dizains avec Bonaventure des Periers »3. Il est fort probable, en
effet, que, sans le soin qu'a pris Jean de Tournes, l'éditeur de des Periers, d'intercaler
parmi ses Œuvres (1544) un envoy de la noble dame, nous aurions ignoré son talent
poétique. Jacqueline Stuart ne serait demeurée connue que des seuls généalogistes,
comme étant le point final de la descendance de sa famille, puisqu'elle fut la dernière
de nos Stuard lyonnais et qu'avec elle ce nom « tomba en quenouille » dans les Grolier.


      Jacqueline était fille de Cathelan Thuard, banquier à Lyon, où il est installé en
1497, au moment de son mariage, et de Sibille Cadier, surnommée La Cadière. Cette
dernière était la riche héritière de Michelet du Lart, son grand-père, important bour-
geois lyonnais du XVe siècle. De cet héritage provenait notamment le bel hôtel que les
Thuard habitaient à Lyon, à l'angle de la rue Saint-Jean et des Changes. C'est là que
dut naître Jacqueline dans les premières années du xvie siècle.
      Nous ne savons rien de sa jeunesse. Comme messieurs du Cazot, ses frères, Jean,
maître auditeur en la Chambre des Comptes du Dauphiné, et Guillaume, qui fut
attaché au service d'Henri III, Jacqueline se para du nom de Stuard, avantageuse
transformation du Thuard paternel, et qui l'a fait prendre par Guichenon pour
demoiselle écossaise. Cette prétention à une origine écossaise semble en effet avoir été
très tenace chez les enfants de Cathelan Thuard 3.
      Ce dernier était mort depuis quelques années (1518-1523) quand Jacqueline
épousa le 20 janvier 1527 ou 1528 4, Georges Grolier, qu'il faut prénommer Georges I
pour le distinguer de son fils.

      1. Breghot du Lut, Mélanges biographiques et littéraires pour servir à l'histoire de Lyon, 1838, p. 308. —
 L. Feugère, les Femmes poètes au xvie siècle.Patis, 1860, p. 34. — Monfalcon, Histoire de Lyon, 1866, II, p. 105
     3. Albert Baur, Maurice Scève et la Renaissance lyonnaise. Paris, Champion, 1906, p. 88.
      3. Cf., Une famille lyonnaise du xvie siècle. Les Stuard. (Nouvelle Revue Héraldique, Lyon, 1933^.
      4. Guichenon (Hist. de Bresse et Bugey, Lyon, 1650, p. 111) indique 1537, mais on ne sait s'il mentionne
l'ancien ou le nouveau style. Les notes manuscrites de Cochard conservées au château de Terrebasse
indiquent 1538.