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 recouvrir la toiture et édifier la margelle du puits en forme de vase, de pierre grise de
 Saint-Cyr-au-Mont-d'Or. Celle-ci a disparu. Par contre, on voit dans la cour, à main
 droite, encastrée dans le mur, une pierre en calcaire jaune sur laquelle est sculptée,
 assez grossièrement d'ailleurs, une main tenant un ruban auquel est suspendu un écu :
 d'or à la fasce de...accompagnée de 3 quintefeuilles d'azur, 2 en chef et 1 en pointe, et,
 brochant sur le tout : ÂNE CROPET, 1594.
       En 1625, o n trouve possesseur de l'immeuble Laurens Fiot, seigneur de Mongré,
 procureur, avocat du roi et de Mademoiselle, petit-fils d'Anne Croppet. Son père,
 l'avocat du roi Christophe Fiot, avait, en effet, épousé Louise Bessie, fille de Laurens
 Bessie, marchand, et de Anne Croppet. Laurens Fiot acquit, le 25 janvier 1639, de
 Véran Dupra, maître maçon et charpentier, pour le prix de 850 1. t., la maison qui
 joignait la sienne au nord. Celle-ci avait appartenu aux Saladin, parmi lesquels, bien
 avant 1592, Marine Pennel, veuve de François Saladin, maître potier d'étain, Jean
 Saladin, fourbisseur, son fils, et enfin Gabriel Saladin, son petit-fils.
       Il est difficile de dire si la fusion des deux immeubles en un seul est l'Å“uvre de
 Laurens Fiot ou celle de son gendre Laurent Bottu de la Barmondière, seigneur dudit
 lieu, Arcisses, Marzé et La Fontaine, procureur du roi au bailliage de Villefranche,
 qui avait épousé sa fille Marguerite. Quoiqu'il en soit, lorsque Jean Degut, notaire
 royal, procureur et secrétaire de la ville, l'acquit de ce dernier, le 13 janvier 1677, la
 maison était reconstruite dans la forme qu'elle a aujourd'hui.
       Jean-Marie Roland de la Platière, originaire de Thizy, docteur es droit et avocat
 en Parlement, était venu s'installer à Villefranche pour y exercer sa profession au
 bailliage. Il épouse, le 24 février 1686, Anne Dégut, fille du notaire Jean Dégut et de
Laurence Labbes. Il était âgé alors de 29 ans et sa femme de 18. En 1692, il est
conseiller du roi, assesseur en l'élection de Beaujolais et échevin. Ensuite, on perd sa
trace, on sait seulement que sa femme était veuve en 1715. C'est par elle que la maison
advint à son fils aîné Jean-Marie Roland de la Platière, baptisé le 15 août 1692.
       Celui-ci reçoit, en 1718, les provisions de conseiller du roi au bailliage, et, deux
ans après, en 1720, le 28 septembre, il épouse Thérèse Bessie de Montauzan, fille de
noble Laurens Bessie, sieur de Montauzan, avocat au Parlement et conseiller du roi
au bailliage. Il entrait, par cette alliance, dans une des familles les plus considérables
de la ville. Laborieux, probe, dit M. C. Perroud à qui j'emprunte ces détails, et très
dévoué à la chose publique, il est nommé échevin en 1728, recteur de l'Hôtel-Dieu de
1732 à 1735 et en 1742 choisi comme père temporel ou protecteur du couvent des
Cordeliers de Villefranche. Le 13 juillet 1740, Louis d'Orléans, seigneur de Beaujo-
lais, en reconnaissance des services éminents qu'il avait rendus dans ces différentes
fonctions, mit sa maison de ville et tous ses biens de la campagne sous sa sauvegarde,
« voulant qu'il jouisse des exemptions et privilèges attachés aux sauvegardes, avec
permission de mettre et apposer les armes et panonceaux de S. A. S. sur la porte de
ladite maison à Villefranche, ainsi que de celles qui lui appartiennent aux environs » J .
Il mourut le 22 janvier 1747 et fut inhumé dans l'église des Cordeliers.

    1. Registres consulaires de Villefranche, BBio, f° 15,