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montrer que, pour être bon général, il faut mettre soi-même la main à
l'œuvre et, surtout, qu'on ne saurait être excellent général sans avoir une
vaste intelligence » r . Il dut mourir peu de temps après.



      Telle fut la vie de Philanthropène, qui faillit devenir basileus et auto-
crator des Romains. Général de valeur et diplomate avisé, il rendait de pré-
cieux services à sa patrie, en retardant la conquête turque. D'une profonde
intelligence, mais faible de caractère, comme beaucoup de ses contempo-
rains d'ailleurs, il laissa surprendre sa jeunesse et céda aux perfides conseils
de moines ambitieux et de mercenaires sans scrupules. Ses malheurs, sa
longue et douloureuse disgrâce développèrent plutôt qu'ils ne diminuèrent
ses solides qualités. Sans hésitation, sans rancune, il répondit toujours à
l'appel de son souverain, quand la patrie était en danger. Comme toute vie
humaine, celle de Philanthropène n'est pas sans, tache. Il commit assuré-
ment le crime de se révolter contre son souverain légitime, mais il le paya
cher et sa vie ne fut, depuis ce moment, qu'une longue expiation pour
gagner le pardon de ses contemporains chez qui il voulait effacer le souve-
nir du vaincu de Livadaire par celui du vainqueur des Turcs et du sauveur
de l'empire.
                                                           R. GUILLAND.




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   i. N. Grég., Coi. Par., id., f» 85 ».