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      Le Courrier de Lyon avait affirmé à bon droit que l'acquisition par la
ville se ferait sans obstacle, puisque la mosaïque était la propriété des
hospices communaux. Sans obstacle et gratuitement : la ville n'aurait à
 débourser que la dépense des travaux d'enlèvement, de transport et de
réparation. Il semblait ignorer, ce que savent bien les lecteurs de nos précé-
dents chapitres, que l'achat d'une mosaïque romaine à rétablir dans un
musée représente la part de beaucoup la moindre des frais à prévoir. Le
journal affirmait ensuite, mais non plus à bon droit, que cette mosaïque des
Chazeaux « ornerait à souhait le plancher d'une des nouvelles salles du
Palais Saint-Pierre », du corps de bâtiment qui venait d'être édifié sur la rue
de l'Impératrice (rue de l'Hôtel-de-Ville), et il exprimait l'espoir que « l'édi-
lité lyonnaise » prendrait sans doute des mesures afin que, «convenablement
restaurée, » elle reçut « une place honorable dans les galeries lyonnaises ».
Martin-Daussigny, qui avait, nous allons le voir, de ce pavement romain
une opinion moins avantageuse et plus juste que le journaliste, voulant le
préserver cependant « d'une ruine imminente », mais n'ayant pas, ou faisant
comme s'il n'avait pas, de place pour lui dans les locaux du musée, le desti-
nait, après entente avec l'architecte en chef de la ville, à décorer « un des
vestibules du nouveau palais des Facultés des sciences et des lettres » r ,
c'est-à-dire précisément du corps qui venait d'être ajouté au Palais Saint-
Pierre sur la rue de l'Impératrice, et qui, depuis 1896, depuis que s'est
achevé le transfert des deux Facultés dans les bâtiments neufs du quai
Claude-Bernard, est affecté à divers services municipaux. L'emplacement
choisi fut, en somme, non pas un vestibule, mais un palier du grand escalier,
celui de l'entresol. La mosaïque s'y trouve encore aujourd'hui, en assez
mauvais état, parce que le passage est très fréquenté. Elle y fut posée dès le
commencement de 1867 a , bien que le devis estimatif 3 qui prévoit une
dépense de 1.790 francs « pour rétablir à neuf la mosaïque du vestibule du
grand escalier des Facultés » soit du 17 juillet. Le 20 mars 1870 4, Mora père

     1. Travaux..., pass. cité.
     2. Martin-Daussigny, lettre du 4 février 1867, dans Revue du Lyonnais, 1867,1, p. 173 : « La mosaïque
qui décore le vestibule de l'escalier du Palais des Facultés, rue de l'Impératrice, a été découverte, il y a deux
ans, dans les bâtiments des Chazeaux, montée Saint-Barthélémy ».
     3. Arch. nom., M'a.
     4. Ibid.