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       Cette influence, dont nous indiquons brièvement les étapes, l'évêque
 de Genève l'exerça sur toutes les classes de la société. Dans la Vie Dévote, il
 montre — et c'est une idée vraiment neuve — que chacun peut se sanctifier,
quel que soit son rang dans le monde, et il en expose les moyens dans une
langue qui est celle de la bonne société et avec une apparente modération
qui est tout autre chose que la mièvrerie et même que la douceur. Quant à
son Théotime, il reste le plus beau traité de mystique de notre littérature.
      La Visitation, avec ses trois monastères, va perpétuer ici la tradition
salésienne, la garde du cœur de leur fondateur sera comme un symbole de
cette action. Comment ne point se souvenir que c'est dans le parloir du
couvent de Bellecour qu'eut lieu le dernier entretien de l'évêque avec la
baronne de Chantai, scène mélancolique et grandiose que nous a conservée
 un noble récit de la mère de Chaugy.
      Autour de la Visitation, les autres couvents sont innombrables. Le
consulat ne fait point trop de difficultés pour accorder les autorisations
nécessaires, et les richesses d'art s'accumulent dans ces églises ou ces cha-
pelles que font construire les nouvelles communautés. Aux Carmélites,
qu'a conduites à Lyon l'exquise Mère Madeleine de Saint-Joseph, un
somptueux sanctuaire sert de monument à l'orgueil des Villeroy qui y sont
enterrés à titre de fondateurs. C'est une forézienne, Jeanne de Matel, qui
fonde l'ordre des religieuses du Verbe-Incarné. Parmi les ordres enseignants
fleurissent les Ursulines et un peu plus tard Charles Démia organise les
petites écoles sous la direction des Dames de Saint-Charles. A côté de ces
branches nouvelles, ne convient-il point de signaler la poussée de sève qui
fait reverdir les vieux ordres ? Des abbesses énergiques restaurent la disci-
pline monastique, à Saint-Pierre, à Chazeaux, à la Déserte.
      De la part des ordres d'hommes voués à l'apostolat, même activité. Les
Jésuites semblent avoir été plus influents. Ils ont presque le monopole de
l'instruction de la jeunesse qu'ils forment aux disciplines classiques. Le
Père Ménestrier nous représente bien ces régents de collèges. Toutefois, ce
n'est là qu'un des aspects de leur action, ils prêchent beaucoup, dirigent
des congrégations, sont directeurs d'âmes surtout.
      Les prêtres de Saint-Sulpice travaillent avec les Oratoriens et les José-
phistes à la réforme du clergé séculier, tandis que les autres ordres : cèles-