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esprits seront préoccupés par certains problèmes, ou frappés davantage par
tel ou tel aspect d'un même dogme : développement tout subjectif d'une
vérité demeurant objectivement immuable. Etudier avec cette préoccupa-
tion constante l'histoire de la religion et de la philosophie serait une métho-
de excellente pour analyser les caractères propres de la psychologie d'une
époque et d'un pays.
     De cette évolution du sentiment religieux à Lyon, nous voudrions
tracer ici une simple esquisse historique sans illusion sur ce que peut avoir
forcément de prématuré, de téméraire et d'un peu subjectif, la réalisation
d'un pareil dessein. Notre ville, qui a toujours manifesté un génie très
personnel dans les autres branches de l'activité humaine, n'a point échappé
à cette règle dans le domaine de la pensée religieuse. D'avance, je demande
pardon au lecteur si, au cours de ces pages, il m'arrive plus souvent de
poser des points d'interrogation que d'offrir la solution de si multiples
problèmes.

                                                        m
      L'Evangile a été prêché à Lyon dès la seconde moitié du IIe siècle par
 un groupe de chrétiens venus des rives de l'Asie-Mineure. Ce qu'étaient les
 aspirations religieuses de ces églises, le IVe Evangile, les Epîtres de saint
 Jean, l'Apocalypse et les lettres de saint Ignace d'Antioche, nous le mon-
trent. Ces mêmes pensées inspirent le récit célèbre des martyrs lyonnais de
 177 et l'immense ouvrage de saint Irénée, Contre les Hérésies. L'Ecriture
Sainte y est commentée avec amour par des esprits qu'enflamme un culte
passionné envers le Verbe de Dieu, incarné en Jésus, leur sauveur, mais ces
mêmes esprits, tout imprégnés par la culture alexandrine ne veulent être
cependant que les échos fidèles de la tradition apostolique représentée par
les évêques. Lyon alors rayonne vraiment dans les Gaules. N'est-ce point
un véritable symbole que le supplice de sainte Blandine ait eu pour témoins
les représentants des Gaules venus pour célébrer les fêtes d'août à l'Autel du
confluent ? Après le martyre de saint Pothin, quand saint Irénée 1 aura pris

      1. C'est à son apostolat qu'est toujours rattachée, dans les divers actes des martyrs, l'évangélisation de ces
églises. Nous pouvons conserver cette indication et la considérer comme exacte, du moins in globo.