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414                  L'ACADÉMIE DE LYON

grandes cités de celle des pays agraires qui les avoisinent. »
   Bien que la séance dût être consacrée aux sciences, la
parole fut donnée exclusivement à la poésie; une fois n'est
pas coutume.
   Barou du Soleil a fait lecture d'une fable de Gay (1),
qu'il a traduite en vers français et dont le titre était : le
Philosophe et le Pasteur.
   Vasselier a lu une pièce de vers dans laquelle il expose
l'inquiétude des muses françaises au milieu de nos troubles
politiques et il félicite la comtesse et le chevalier d'aller
recevoir en Italie les éloges qui sont dus à leurs mérites.
    Mathon de la Cour a demandé à lire une pièce adressée
à la comtesse et au chevalier par un jeune négociant de
notre ville, nommé Michaud, dont les vers ont été très
goûtés et fort applaudis.
    La comtesse, vivement sollicitée de faire entendre à
l'Académie quelques-unes de ses productions, a remis son
recueil manuscrit au chevalier de Cubières, quia fait lecture
des « vers à l'amitié » et d' « une lettre au comte
Poteski ». Elle a consenti ensuite à réciter elle-même son
« épître aux hommes » qui depuis longtemps a réuni les
suffrages des deux sexes.
    Le chevalier de Cubières a terminé la séance par la lec-
ture d'un poème intitulé « la Création », rempli de philo-
sophie, d'énergie et de poésie.
    Une telle séance vous laisse rêveur, et l'on se prend à
dire malgré soi : « c'était bien de chansons qu'alors il s'agis-
sait ! » L'Académie décida immédiatement après, qu'en rai-
son des circonstances toujours troublées, la séance publique
du premier mardi de décembre serait supprimée, et elle
donna poursuccesseur à l'abbé Rozier, le comte de Laurencin.

  (1) John Gay, poète anglais du xvme siècle.