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l80 LE PROFESSEUR OLLIER
une intervention chirurgicale. Aussi rien ne saurait dépein-
dre le douloureux émoi où la triste nouvelle jetait tous
ceux qui vénéraient dans cet homme supérieur l'une des
gloires scientifiques les plus pures et les complètes de notre
France.
Retracer la vie du professeur Ollier serait écrire l'histoire
de la chirurgie tout entière pendant la dernière moitié du
siècle qui vient de se fermer. Pas une question chirurgi-
cale ne fut soulevée, depuis qu'il était à même de pouvoir
la discuter, sans qu'il l'étudiât avec cette conscience qu'il
apportait jusque dans les moindres détails, n'en vérifiât
les résultats, n'en contrôlât par lui-même les expériences.
S'il la trouvait erronée, sans crainte des conséquences per-
sonnelles qui pouvaient résulter de ses critiques, il la
combattait avec cette argumentation solide, cette ardeur
d'apôtre, cette même autorité qu'il mettait à la défendre si
elle lui paraissait exacte, sérieuse, utile. Doué d'une puis-
sance de travail surprenante, d'une activité qui n'avait d'égal
que son souci de l'exactitude expérimentale et clinique, il
dota la science, en créant la chirurgie conservatrice, d'une
des plus belles découvertes dont l'humanité ressentira tou-
jours les bienfaisantes applications.
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Louis-Xavier-Léopold Ollier, dont le vrai nom patro-
nvmique est Ollier de Verneuil, appartenait aune ancienne
famille de la Lozère, dont les ascendants, selon certaines
pièces, auraient été originaires de Lyon. On trouve dans la
famille Ollier, en remontant la généalogie, des magistrats, un
grand chancelier de l'Université de Toulouse au xvn c siècle,
enfin depuis cent ans quatre générations de médecins. C'est
en 1760, que la famille Ollier quitta Le Malzieux pour