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122    '              SA1NT-RAMBERT-SUR-LOIRK

nante. Dans la narration originale, par exemple, le comte est
en compagnie de ses gens ; de ses propres yeux et sur-le-champ
il se rend compte de la merveille qui arrête la chasse; on
comprend qu'il laisse courir le lièvre, lepore sibi reliclo, pour
se joindre au pèlerin chargé du précieux dépôt. Dans la
traversée du fleuve, le fait de la vieille femme, tardant de
rejoindre la procession, prenait deux lignes : expectante aqud
cxpectatitr a populo anicnlaqux bacuhcorpn-scuhim siistenlabat;
le jeune homme, l'ascension de l'arbre, la conversation de
Gilin et du guetteur sont des embellissements romanesques
et des réminiscences de contes tout à fait profanes ( i ) .
   D'autres remarques, relevées d'ici et de là dans cette
légende, achèveraient, s'il était nécessaire, d'en dénoncer
la modernité. La coquetterie de citer Arnobe, le rhéteur, et
Hérodote, la recherche de l'étymologic de l'Ile-Barbc Insula
barbara, faussement présentée du reste comme venant de
sainte Barbe ; le nom du comte Gilinus, sa terre exclusive-
ment désignée par l'épithètc àcForensis, le titre de Père tem-
porel du monastère, dont il est affublé, Yseron signalé
comme un oppidum sont autant d'indices qui supposent un
travail de date récente et qui trahissent un compilateur
ignorant de l'époque et du milieu qu'il avait mission de
dépeindre. Jusqu'à plus ample informé, comme on dit à
l'audience, il serait donc imprudent d'accorder une valeur
exagérée et sérieuse à une pièce de note et de facture aussi
médiocres.

  ( i ) Un curieux signe de ce remaniement de l'ancien bréviaire lyon-
nais, arrangé à la romaine, nous vient des fautes qui ont été conservées
dans la nouvelle rédaction, telles qu'elles existaient dans les précédentes.
L'abbé Martin a signalé en particulier ces mots dénués de sens : majore
donatus honore sublimatus, à corriger par ceux-ci : majoris domus. honore
sublimatus (Ebroïnus). On les retrouve exactement dans l'édition du
Breviarium Caméra-, de 1498, que nous avons consulté,