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AU MILIEU DU XVIIIe SIECLE 369
Non seulement le commerce lyonnais s'intéressait aux
entreprises des corsaires, mais il s'intéressait aussi aux spé-
culations qui se faisaient sur la réalisation des prises.
Le même numéro contient cet autre avis :
« Le corsaire le Colibri, as 12 canons et 120 hommes
d'équipage, commandé par le capitaine Georges René de Plé-
ville le Pelley, de Granville, qui en 1745 avait servi en qua-
lité de premier lieutenant sur la frégate du Roi l'Argonaute,
et en 174e sur le vaisseau du Roi, le Mercure, est arrivé le
16 janvier à Marseille, d'où il était sorti le 17 décembre,
suivi des navires anglais la Reine de Naples, allant de Galli-
poli à Londres, chargé d'huiles et de soies, le Guillaume,
allant de Falmouch à Civita-Vecchia, chargé d'étain et de
harengs, et la Marie allant de Yarmouth à Naples, chargé
de plomb et de harengs, dont, il s'était emparé, ainsi que
de deux danois, chargés également de salaisons pour le
compte de l'ennemi.
« Les négociants qui voudront spéculer sur les cargaisons,n au-
ront qu'à s'adresser à M. François-Emmanuel Mathieu, négo-
ciant à Marseille, qui a la direction de la vente dudit corsaire. »
Le 16 mars suivant, les Jfliches, après avoir constaté
l'empressement avec lequel les négociants de Lyon ont pris
des actions sur les armements en course qui se sont faits
dans les ports du royaume, fournit une note des prises faites
par les corsaires la Vengeance, capitaine M. de Bréville, et
la Comtesse de Beniheim, capitaine, M. Avice, armés par
MM. Eon de Saint-Malo, sortis le 20 décembre 1756.
Il est intéressant de connaître les résultats de la course
entreprise par ces deux corsaires, résultats acquis en moins
de trois mois :