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"ÃŽ94           LE BOTTIER DE SAINT-GEORGES

Et je suis tout faraud, ma canante poulette,
D'avoir tant tellement viré ta comprenette.
                           AMANDA
Non, ce n'est pas cela qui fait couler mes pleurs.
Arrêtez, je ne puis vous tromper davantage.
Je comprends votre orgueil d'artiste et le partage
Comme j'ai partagé autrefois vos douleurs.
                          GUIGNOL
Quoi c'est-y donc ?
                           AMANDA
                        Je vais vous faire de la peine;
Mais vous aurez pitié de moi j'en suis certaine,
Quand je vous aurai dit, mon bon, mon vieil ami,
Que j'avais un amour dans lé cœur, que parmi
Les rivaux, je rêvais le succès pour un autre...
Et que tout mon bonheur est fini par le vôtre !
                           GUIGNOL
Que guignon !
                           AMANDA
                     Il ne faut pas trop être fâché,
Voyons ! j'ignorais tout, vous m'aviez tout caché,
Je vous croyais encore un ouvrier novice :
C'était tout naturel, après tout, que je fisse
Des souhaits de bonheur pour l'homme que j'aimais.
Si j'avais su la chose, ah! je vous le promets,
Je ne me serais pas sans effort décidée
Entre vous deux : j'aurais accepté cette idée
Que vous pouviez avoir plus de talent que lui.
Enfin je n'aurais pas pleuré comme aujourd'hui.
              regardant la porte par où est sorti Piétro.
       GUIGNOL,
Vous en pincez !