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: DANS L'ANCIEN FOREZ 47 ses économies étaient épuisées. Il ne nous vient pas à l'esprit d'en douter, depuis assez longtemps il prenait dans le bas de laine et il n'est pas étonnant qu'il l'ait mis à sec; il assura qu'incessamment il sortirait d'embarras et, en effet, par un double versement, en date du 25 mai et du 25 décembre, il acheva de liquider la folie qui l'avait pris de nier une dette trop certaine, et de plaider'contre un créancier trop invinciblement armé. O n ne serait pas au-dessous de la vérité, en évaluant à treize ou quatorze cents livres ce qu'il avait été successivement forcé de céder : avec dix fois moins il eût couvert l'emprunt revendiqué, intérêts et principal. Ce serait toutefois professer, à l'endroit de la nature humaine, un trop naïf optimisme que de pensérqu'à la suite d'un aussi violent conflit, les relations entre l'ecclésiastique et le laboureur reprirent-une allure cordiale et respectueuse ; la colère grondait nu-dedans; le vaincu nourrissait des désirs dé représailles et souhaitait une revanche qu'il salua dans la Révolution, aussi prompte que terrible. L'Eglise catholique fut enveloppée dans la proscription qui s'abattit sur les institutions de l'ancien régime; on vit la municipa- lité, sortie du vote de quelques citoyens, se substituer à la fabrique anéantie, s'emparer des clefs et des économies, mettre en vente ses biens confisqués et déclarés nationaux;' le presbytère, avec le jardin et l'écurie, fut adjugé 'aux enchères, le ministre de Dieu expulsé, le temple fermé; les vases et les ornements sacrés emportés au district. La nuit? du 4'août avait aboli dîmes, corvées,' redevances féodales f l'habitant émancipé d'Essenines1 applaudit dé tout cceurà u décret de la Constituante et fut convaincu qu'il était compris dans ce dégrèvement général d'impôts odieux. Il se félicitait trop tôt d'une sécurité précaire'et sa mauvaise - chance le