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                   SA VIE ET SES Å’UVRES                      15

courte, et la chute du régime impérial devait suivre de près
l'essai infructueux de l'empire libéral. Ge moment fut dou-
loureux, sans doute, pour le comte de Charpin, mais sans
lui inspirer, on le croira sans peine, aucun regret personnel.
On le vit alors revenir, avec la résignation d'un sage, dans
sa demeure de Feugerolles, à ses études préférées, au
milieu de ses livres, dont la riche collection lui tenait au
cœur.
    Et de ses goûts, de sa pensée intime, je possède un témoi-
gnage précieux. A la suite d'une interruption de corres-
pondance, qui avait duré tout le temps de sa dernière légis-
lature, il m'écrivait, le 27 septembre 1871, et après m'avoir
exprimé le plaisir qu'il éprouvait, quand il pouvait enrichir
sa bibliothèque de quelques nouvelles publications sérieuses
sur notre histoire locale, il ajoutait :
    « Ma bibliothèque ne serait pas indigne d'être visitée
« par vous; elle renferme des manuscrits intéressants et
« des éditions rares, qui n'ont pas le seul mérite de la rareté.
    « Je souhaite bien sincèrement, Monsieur, qu'un jour
« cette satisfaction me soit donnée ; ce serait un jour heu-
« reux pour moi et c'est une chose rare, dans le triste
« temps où nous vivons, qu'un jour heureux... »
   Certes, si les termes de cette lettre étaient flatteurs pour
moi, ils témoignaient encore plus des pensées attristées et
du profond désenchantement éprouvé par le comte de
Charpin, pendant le cours de l'année terrible. Mais encore
ici, l'intérêt seul du pays était l'objet de ses préoccupations,
car, un mois plus tard, il m'écrivait de nouveau, pour
m'annoncer son départ pour Hyères, où il était obligé d'ac-
compagner l'un de ses fils malade, en ajoutant :
   « Lorsque je serai de retour à Feugerolles, j'aurai soin
« de vous en informer, car je serai très heureux d'y recevoir