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502 CHRONIQUE D'ARCHÉOLOGIE jetons français de la Bibliothèque Nationale et celapour le plus grand profit de ce qu'on pourrait appeler les sciences annexés ou complémentaires à la fois de l'histoire générale et de l'histoire de l'art. Et, d'abord qu'est-ce qu'un jeton? « Les jetons sont toutes les espèces métalliques qui n'ont pas été destinées à circuler comme monnaies et qui n'ont ni la dimension, ni l'épaisseur, ni le relief des médailles ». Mais dans cette définition générale, il faut distinguer le jeton à compter, le méreau (pièce représentative de sommes perçues ou à percevoir), et enfin le « jeton de présence » variété du méreau, pièce remboursable, qui, distincte d'abord, en pratique comme en théorie, :des jetons de compte, finit cependant par se confondre peu à peu avec eux. Le calcul au moyen de jetons fut d'un usage universel au Moyen-Age et à la Renaissance comme en témoignent abondamment les monuments figurés, tapisseries, minia- tures et gravures ; — les plus anciens semblent remonter au règne de saint Louis. Dès la fin du xvi e siècle on les collectionne ; le « Jetonophile » apparaît et naturellement le« Jetonographe » l'accompagne. Mais cette branche de la numismatique, en dépit des Jacques de Bie, des Mahudel, des Bizot, des Van Mieris, des Hucher et des de Fontenay est restée peu cultivée. Au point de vue artistique, l'âge d'or du jeton en France est le xvie siècle. Mais même aux siècles suivants l'intérêt d'art en reste souvent considérable, puisque parmi ceux qui s'employèrent à en dessiner les modèles, on trouve les noms de Varin, P. Leclerc, Coypel, Lebrun, de Launay, Bouchardon, Pajou, e t c . . La ' collection des jetons de notre Cabinet des Médailles étant la plus nombreuse et la plus riche qui existe, non