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 480                   HENRI HIGNARD

 bornes-tu encore à semer pour recueillir plus tard ? Ce qui
 quelquefois est bien sage.
    Comment vont nos parents? Ma mère, sa santé, son
 bonheur? Est-elle triste ou gaie? Mon ami, sois bon, et en
 outre, sois aimable pour eux. Rends-leur la vie douce et
facile. Donne-leur le plus de gaîté que tu pourras, en leur
montrant un visage souriant. Rien ne nous attriste comme
le spectacle de la tristesse et rien ne nous égaie comme celui
de la gaîté. Mets donc à profit cette remarque ; et si cela te
paraît trop pénible, songe que je te le demande, que je t'en
supplie.
    Adieu, bon frère. Je finis ma lettre avec mon papier et
avec la journée. Voici le vendredi 6 novembre fini pour
nous.
   Combien Dieu nous destine-t-il encore de jours- sem-
blables? Nous n'en savons rien, mais nous savons qu'il faut
l'aimer par-dessus tout, cela nous suffit.




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                                  Vendredi 20 novembre 1840


   Mon cher ami, quoique je n'aie plus que quelques
moments d'études, je me mets vite à t'embrasser, et la viva-
cité de mes baisers compensera leur peu de durée. Mon
père te dira d'après sa lettre combien j'ai à faire. Notre
programme est effrayant, mais ce qui me console, c'est
qu'il n'est pas trop ennuyeux, et que toutes nos matières
sont intéressantes. Seulement, nous serons obligés de les