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4O4 HENRI HlGNARD parfois que je n'aurai jamais le temps, mais je me rassure en pensant au nombre immense de choses que j'ai faites depuis ces deux ans. Combien l'on gagne à l'Ecole ! C'est là ce qui console des murs, de la nourriture et du dortoir. Plût à Dieu que cela pût consoler aussi de votre absence ! Mais c'est impossible. Votre fils qui vous aime autant qu'on peut aimer en ce pauvre monde. J'ai reçu la lettre d'Eugène, je l'en remercie beaucoup et je lui répondrai quelques mots d'ici à peu de temps. Qu'il me pardonne en pensant à mes occupations nom- breuses. Je remercie aussi Coulon de son souvenir. J'ai la mau- vaise habitude de ne dire jamais Monsieur aux gens, mais c'est une marque de notre bonne et simple amitié et ils devraient en user de même. 2 5 Ecole Normale, ce vendredi 10 juillet 1840. MES BONS PARENTS, Mon ancien camarade et mon ami Décius Giamarchi vint avant-hier m'apporter sa thèse de licencié en droit, et il m'annonça que puisqu'il était reçu avocat, il retournait en Corse dans peu de jours. Il a bien voulu se charger d'une lettre pour vous, et il vous dira qu'il m'a vu plusieurs fois dans ces derniers temps, et que ma santé est très satisfai-