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398 HENRI HIGNARD alors que deviendrait la broderie? Pour nous, mon ami, l'étoffe, c'est cette fonction particulière que Dieu nous a appelés à exercer sur ce monde, toi le commerce qui pro- duit le bien-être; moi l'enseignement de la littérature qui donne au cÅ“ur et à l'esprit une première culture. Rendons- nous d'abord capables de bien remplir ce devoir, puis dans le temps qui restera, nous songerons à l'agrément, à l'orne- ment pour ainsi dire. Prends garde de te trop fatiguer les yeux. Je suis triste de savoir que tu souffres. Tiens-moi au courant de ce qui concerne ces pauvres yeux, et soigne les bien afin de n'avoir à m'en donner que de bonnes nouvelles. Ne travaille que modérément, et ne t'inquiète pas de ce que tu ne peux pas faire, et ne te sera pas demandé. Pourquoi ne me renvoies-tu pas la lettre à 'Olivaint ? N'y manque pas, je te prie, tu sais combien j'y tiens, et je devrais l'avoir déjà reçue. Je l'attends bientôt avec une longue réponse à ma longue lettre. Car, Dieu merci,tu as à lire ici. Je répondrai à Eugène dans quelques jours, car j'ai reçu son aimable lettre. D'avance je l'en remercie. La meilleure grammaire italienne est celle de Vergani, et le meilleur dictionnaire celui de Bultura, mais je n'en sais pas le prix. Vergani ne doit pas coûter plus de 30 sous. Dans ma lettre je lui donnerai des renseignements plus précis. Je loue beaucoup son dessein d'apprendre l'italien, je voudrais bien avoir le temps d'en faire autant ; mais quoique j'en sache bien peu, comme avec le latin je comprends presque tout, je m'offre à en faire un peu avec lui ces vacances, s'il le veut bien. Adieu, mon ami, encore un baiser. — Mes amitiés Ã