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UN 174 PROCÈS DE LÈSE-MAJESTÉ bourgeoisie de Vienne parut s'intéresser à lui. Mais ces interventions bienveillantes, ces marques d'intérêt ne lui furent d'aucune utilité ( i ) . Trois jours après son troisième interrogatoire,Schaffgotsch fut conduit à Pilsen où se trouvaient les autres prisonniers : Pierre Losy, Hœmerle, Sparr et Scherffenberg. Il fit le voyage dans une voiture à six chevaux, escortée d'un détachement de douze mousquetaires, qui allaient à pied pendant que leur commandant, ainsique Constantin Wegrer valet de chambre du baron, et un de ses pages étaient auprès de lui dans la voiture. Wegrer raconte que comme les mousquetaires ne pouvaient pas suivre, à cause de la chaleur, la voiture arrivait souvent au gîte plusieurs heures avant eux, et que le prisonnier aurait pu facilement s'enfuir. Il est à croire que s'il ne le fit pas, c'est qu'il se croyait innocent et craignait, non sans raison, que sa fuite ne fût considérée comme un aveu de culpabilité. Il logea à Pilsen, dans une belle maison située sur la place du Marché. Les accusés y jouissaient d'une grande liberté ; ils pouvaient sortir de leurs demeures, se visiter, manger et jouer ensemble; Jean Ulrich fut même autorisé, sur sa parole d'honneur de ne pas s'échaper, à aller passer trois jours dans le château d'un noble bohémien qui se trouvait à quelques milles de la ville. Pilsen ayant été menacé par une invasion du général suédois Baner, les accusés furent conduits à Budweis (2). On les fit suivre de quatre bahuts contenant la chancellerie de Wallenstein. (1) Ce fut le comte Henri Schlick, président du Conseil de guerre de Vienne, qui les lit toutes échouer (J. KREBS, p. m ) . (2) Le 20 juillet, sur l'ordre du roi de Hongrie et avec l'assentiment de l'empereur.