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22                   SOUVENIRS LYONNAIS

   Ainsi la rue Saint-Jean, la rue de Flandre, la rue des
Albergeries et la rue Bourgneuf (ces trois dernières ont dis-
paru pour faire place h des quais ), tel est l'itinéraire clas-
sique pour les entrées solennelles sur la rive droite de la
Saône, côté du Royaume ; il va de la porte de la ville à Vaise,
à la porte du cloître Saint-Jean. Nous l'avons parcouru.
Nous allons assister aux entrées solennelles qui se déve-
loppent du côté de l'Empire.
   Sur la rive gauche de la Saône, en face de la ville offi-
cielle, est une cité d'abord dénommée bourg de Lyon, et
devenue au xvis la véritable commune lyonnaise. Elle a
secoué le joug de l'archevêque, son ancien suzerain, et
veille avec un soin jaloux à ce que le chapitre ne fasse
aucun empiétement sur son autonomie. Comme preuve de
cet antagonisme entre la municipalité et l'archevêché, voici
un incident que je trouve dans l'entrée solennelle de
Louis XIV en 1658.
   Le grand roi, soit par coquetterie et pour ne pas paraître
dans une tenue dont la correction, à la suite d'un long
voyage, pouvait être compromise, soit par orgueil, trou-
vant peu majestueux de monter sur une estrade à la porte
de la ville pour recevoir les autorités, avait ajourné les
harangues au lendemain de son arrivée. Au jour dit, les
délégations se présentent d'abord au roi, puis vont rendre
leur devoir à la reine qui logeait à Ainay. Dans l'anticham-
bre, le Consulat a été devancé par le Chapitre de Saint-Jean.
Celui-ci s'est mis près de la porte de la chambre de Sa
Majesté avec l'intention évidente de passer le premier. Les
échevins en appellent au maréchal de Villeroy qui déclare
aux comtes de Saint-Jean que c c'est au corps consulaire,
                                 e
« représentant la généralité de la ville, d'entrer et de par-
te 1er le premier. A quoi ledit sieur Doyen et sa suite ayant