Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
6                       LOUIS BRESSON

M. G. André adressait un dernier adieu à celui qui fut un
maître vénéré, un collègue estimé, un fidèle ami. Ce qui
fut dit en cette circonstance le fut bien. Mais il semble que
la Revue du Lyonnais serait infidèle à son titre et à ses tra-
ditions, si elle ne consacrait pas quelques pages à celui qui
laissait alors dans notre ville des regrets mérités, et dont le
souvenir vit toujours chez tous ceux qui l'ont connu.
    Bresson naquit à Lyon, au sein d'une famille modeste.
Ses premières études d'architecture se firent dans notre
école Saint-Pierre, sous la direction de Chenavard ; puis il
partit pour Paris, où il travailla dans l'atelier Lebas et se fit,
en 1842, recevoir à l'École des Beaux-Arts. Sa mère qui
était veuve dut s'imposer de pénibles sacrifices pour per-
mettre à son fils de compléter ainsi son éducation artistique;
Bresson, déjà sérieux et travailleur, s'en montra digne. Il
donnait des leçons de mathématiques à des camarades plus
fortunés que lui, pour augmenter ainsi les ressources de son
budget trop modeste ; on dit même qu'afin d'économiser
 les services d'une blanchisseuse, il lavait son linge dans la
 Seine ; exemple précieux pour ceux dont la fortune ne favo-
rise pas les débuts.
    Bresson connut à Paris deux architectes lyonnais, Bossan
 et Louvier. Jusqu'à leur mort arrivée un peu avant la
sienne, il conserva d'excellents rapports avec eux. Il fut '
dans plusieurs travaux le collaborateur dévoué de Bossan,
 et ce fut lui qui, au nom de la Société d'architecture de
Lyon, prononça le discours d'usage sur la tombe de l'archi-
tecte de Fourvière.
    Bresson quitta Paris à vingt-six ans. Peut-être le fit-il
avec regret, car ses chères études auraient pu se prolonger
encore, dans ce milieu parisien, si artistique et si plein de
charmes. La raison lui disait de revenir dans sa ville de