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 202                       SOCIETES SAVANTES

peut-être rigoureusement à 7.2 % . A l'hospice de la Charité, à Lyon,
sous la direction de M. le docteur Rabot, on a traité par le sérum
59 diphtéries véritables, et la mortalité moyenne a été de 8,5 0 / o .
M. Arloing termine en faisant ressortir les qualités préventives du
sérum et les avantages, qu'on pourrait en retirer, pour préserver contre
la contagion les enfants d'une famille, où un cas de diphtérie a pu se
déclarer.

    Séance du J8c). —Présidence de M. de Cazenove. —
 M. Rougier fait une communication ayant pour titre : VAlgérie devant
 le Sénat. Soixante-quatre ans se sont écoulés, dit l'orateur, depuis que
 l'Algérie a été conquise. Mais la conquête opérée, il s'est agi de la
 coloniser. Et pour cela, on a procédé avec hésitation, avec lenteur, et
 par tâtonnements, à raison même des difficultés que l'on a rencontrées.
 L'Algérie compte aujourd'hui quatre millions d'habitants, parmi les-
 quels deux cent soixante-dix mille Français seulement. Pour accroître
 ce nombre on a essayé, sans succès, de l'émigration spontanée, puis
 de l'émigration officielle en 1848, er enfin, en 1871, de l'émigration
 des Alsaciens-Lorrains. On en est revenu aujourd'hui à favoriser l'émi-
 gration privée. Mais la concession des terres à cultiver présente plus
 d'une difficulté. De nombreuses lois ont été rendues pour résoudre le
 problème. Pour faire pénétrer la division et l'appropriation individuelle
 et la culture dans la propriété collective des tribus, on fit d'abord la loi
 du 26 juillet 1873, qui assimile le sol algérien à la terre française et
qui fut complétée par les lois du 23 mars 1882, du 29 avril 1887 et du
 18 décembre 1890. Il a fallu aussi organiser la justice, et instituer le
Code de l'Indigénat qui a été une cause de mécontentement et de
réclamations. Quant au gouvernement, sa politique a été des plus
variables. A l'origine, on établit le commandement militaire absolu,
puis on crée à côté du pouvoir militaire, un intendant civil. En 1848,
on divise l'Algérie en trois départements, système qui dure peu de
temps. Le second Empire crée un ministère spécial pour l'Algérie et
les colonies. En 1860, on en revient au gouverneur général, puis, eu
1870, l'administration civile devient prépondérante. Enfin, en 1881,
on crée le système des rattachements. Tous les services sont placés
sous l'autorité directe des ministres compétents. Le gouverneur géné-
ral n'est plus qu'un simple intermédiaire avec le pouvoir central. Cette
situation a provoqué des plaintes nombreuses et amené le Sénat Ã