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                        A ÉCULLY                        40I

   Cette pièce, par la construction d'une alcôve et d'un
corridor, a été réduite dans son étendue à une époque que
l'on peut pa'eillement supposer être celle du règne de
Louis XV. Le style des boiseries employées à cela l'indique
clairement.
   Sur le trumeau incliné de la cheminée est peint un
écusson à demi effacé par le temps : on y reconnaît à grand
peine les armoiries suivantes : « D'azur à une lotir à'argent
« sur un mont d'or, surmontée d'une croisette d'or accompagnée
« d'un rameau et d'une palme du même, mouvant de la tour
« en chevron renversé. Lécu timbré d'un casque taré de profil,
 « orné de ses lambrequins. »
   Au-dessous, une légende illisible et les traces d'une date.
   Les quatre murailles de la chambre, prise dans son état
primitif, conservent de curieux restes des peintures à fres-
que qui les décoraient dans toute leur hauteur. Les regards
sont surtout attirés parla frise du haut, de trente à quarante
centimètres de largeur, où se déroule, emmêlée à des fleurs
et à des rinceaux de beaucoup d'élégance, une suite de
sujets peints représentant des jeux et des tours d'adresse.
   On distingue nettement encore les scènes suivantes :
   Deux génies ailés jouant ensemble et se versant à boire.
   Un enfant soufflant des bulles de savon que recueille un
singe à figure grotesque.
   Un baladin (son costume pourrait aider à déterminer
l'âge exact des peintures elles-mêmes), et près de lui un
chien, qu'une femme, une baguette dans la main gauche,
fait sauter à travers un cerceau.
   Deux acrobates enfin, en équilibre l'un sur l'autre.
    Le plafond de cette chambre du Prince est formé de solives
à la française, peintes de couleur rougeâtre relevée par de
gracieux ornements en couleur claire; l'ensemble est bien