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336              L'INDUSTRIE DE LA SOIE

même à Lyon, dans le premier tiers du xvie siècle, des
peintres décorer par la peinture et semer d'ornements
d'or des robes de taffetas. En France, aussi bien qu'en
Italie, on trouve la participation naturelle, complaisante
et, comme le dit Vasari, sans en avoir honte {smza
vergognarsi), de grands artistes aux travaux de l'industrie.
Jean Cousin, a fait « les portraictz des orfroys de
chappes de damas. »
   A progresser lentement, la fabrique de Lyon a acquis
une solide assiette ; elle a su tenir tenir tête à toutes
les concurrences, d'abord à la concurrence de l'Italie et
de l'Espagne, ensuite à celle des Flandres et de l'Alle-
magne, plus tard à celle de la Hollande, de l'Angleterre
et de la Suisse. Faisant effort pour innover dans un temps
où l'innovation devait être tempérée et était sévèrement
réglée, forcée par la difficulté des temps à servir de
préférence les consommations étrangères, elle était impa-
tiente d'étendre le cercle de son action. C'est ainsi
qu'elle apporta à cette manufacture, qui semblait com-
primée par les ordonnances tyranniques du xvne siècle,
les modifications imprévues et successives qui lui per-
mirent de mettre à profit toutes les occasions de satis-
faire aux besoins nouveaux et d'abaisser le prix. Elle
usa de la liberté en gardant les apparences de la régle-
mentation. Elle sut, en appliquant aux riches étoffes
les raffinements qu'on obtient de l'art et d'une technique
savante, entreprendre résolument le tissage des étoffes
unies ou façonnées les moins coûteuses, voire même des
étoffes mélangées, et cependant, pendant longtemps à
Lyon, on n'a pas été éloigné de trouver « déshonneur
et scandale » au mélange de la soie avec la laine, le
lin pu le coton. La nécessité fit loi ; il y avait en