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322                  MOREL DE VOLEINE

rection de l'Empire le laissa indifférent ; la République de
M. Thiers ne lui sembla pas plus honnête que celle de ses
devanciers-, ou celle de ses successeurs. Les malheurs et la
détresse de la France seuls le touchèrent.
    De mœurs tranquilles et pures, très réglé dans ses habi-
tudes, il consacrait au travail la plus grande partie de son
temps.
    A un caractère doux et conciliant, il alliait une grande
fermeté d'esprit et de sentiments. Il faut, disait-il, être
indulgent pour les personnes, mais inflexible sur les principes.
Ce fut la règle et l'honneur de sa vie. La modestie a été
sa vertu dominante; il la pratiquait en tout et envers tous.
Il indiquait ou développait ses idées, mais sans chercher à
les imposer, par des arguments trop vils, ou une parole
trop éclatante. Médiocrité en tout, était sa devise. Il pouvait
se la permettre.
    Digne héritier des ancêtres qui avaient élevé la famille à
la noblesse et aux charges les plus honorables, s'il évita de
se mettre en évidence, s'il ne laissa pas l'ambition troubler
son honorable quiétude et sa grande simplicité naturelle,
 il ne s'en appliqua pas moins, par la dignité de sa vie et par
la pratique constante de l'honneur et de la religion, à main-
tenir et à accroître la considération de la race dont il était
 le représentant. Il n'a point failli aux traditions de ses
 prédécesseurs, et les siens trouveront, dans l'expression de
 sa vie, les leçons transmises par leurs aïeux et un modèle
 de plus à respecter et à suivre.
  La vieillesse avait été longtemps clémente pour Morel
de Voleine ; elle avait ménagé ses chocs à ce corps vigou-
reux, et épargné cet esprit souple et alerte. Cependant, au
cours de l'année 1893, ses forces s'affaiblirent, et la fin pré-
maturée d'une fille chérie lui porta un coup fatal. Les soins