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                            EN FRANCE                          245

   Nous croyons qu'aujourd'hui le moulinage a, d'une
façon générale, à peu près le même pouvoir producteur
en France et en Italie, qu'il livre de 3,000,000 à 3,500,000
kilog. de soies ouvrées.
   Le moulinage est donc en France une assez grande
manufacture ; il a été mis en état de pourvoir à la
presque totalité des besoins de nos fabriques, et il faut
remarquer qu'il a continué à exporter à peu près la même
quantité de soies ouvrées, plus de 200,000 kilog. par
an, c'est-à-dire à les vendre à l'étranger en concurrence
avec l'Italie. Pour l'ouvraison des soies d'Asie, des usines
françaises marchent aujourd'hui de pair avec les usines
italiennes ou anglaises. De son côté, le moulinage italien
a gardé sa forte' situation, forte autant par l'excellence
de l'outillage (13) que par celle de la façon; il repré-
sente une exportation de trois millions de kilog. environ.
   L'art de tordre la soie est plus ancien, en Europe, que
l'art de la tirer ou de la filer. Il paraît avoir été exercé,
en tant que travail au moulin, à Lucques en premier lieu,
à une date inconnue, mais on sait qu'un moulin à tordre
la soie fut établi à Bologne en 1272 par un Lucquois,
fabricant d'étoffes de soie, du nom de Borghesano. Les
Italiens nous ont enseigné cet art. Cet enseignement a été
successif : au xve siècle, à Avignon et à Lyon ; au xvie
siècle, à Lyon et à Saint-Chamond ; au xvne siècle, près
d'Aubenas. Il a pénétré profondément. Notre petite indus-
trie du tordage a vu, après deux siècles, son matériel domes-
tique remplacé par le matériel italien. Nous disons après


 (13) On comptait en 1891, quatre cent quatre-vingt-sept établisse-
ments renfermant i,62i,ooo broches.
     N"4. — Avril 1894.                                   17