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                          EN FRANCE                        239

technique insuffisante, qu'ils ne font pas toujours emploi
des races qu'ils devraient préférer ni des procédés d'édu-
cation les mieux réglés (8).
   Nous sommes tenté de répéter, en nous l'appliquant,
ce que Marino Cavalli, ambassadeur de Venise auprès
de François Ier, écrivait en 1546, en parlant précisé-
ment de l'entreprise, nouvelle alors en France, de
répandre davantage dans nos provinces l'éducation des
vers à soie : « Nous autres (les Italiens) que la nature
a favorisés de tant de manières, nous laissons les
étrangers s'enrichir des profits que nous devrions faire. »
Les Français devaient en venir, mais plus tard, à
prendre leur part de ces profits. Au xvie et au xvne
siècle, on se livra, en France, à ces travaux, sans
l'entrain qu'on mettait à d'autres tâches. Nos rois,
quoique persévérants, furent impuissants. Henri IV, qui
eut en cette occasion des conseillers prévoyants et
fermes, se mit à l'œuvre avec plus de résolution que
ses prédécesseurs, voulant donner à ses sujets « les
moyens de gagner, avec leur travail et industrie, de
quoy se redresser et entretenir, entre lesquels celuy
des soyes peut estre l'un des principaux et plus com-
modes. » Où Henri II, où Catherine de Médicis avait
échoué, il réussit. Il imprima un élan qui fut sou-
tenu, mais il n'avait pas seulement fait distribuer dans
les campagnes des plants de mûrier et des graines de
vers à soie, il avait fait donner aux paysans pour les
guider des instructions simples et précises (il y a de


  (8) M. F. Lambert, chargé du service de la station séricicole
de Montpellier, l'a démontré dans un mémoire sur l'État actuel
de la sériciculture en France en 1893.