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206                   MOREL DE VOLEINE

au théâtre. Si l'on établit une similitude entre la musique
d'église et celle du théâtre ou du salon, il faut, abolir
le plain-chant et brûler les antiphonaires, car il y a
incompatibilité entre ces deux éléments distincts. » Aussi,
n'admettant point que l'on pût tirer, des textes sacrés, des
opéras en latin, il allait dévotement entendre une messe
matinale à sa paroisse, et les vêpres à Saint-Jean, loin des
candélabres à gaz et des orgues à l'électricité. Son opinion
est établie, avec pièces à l'appui, dans divers opuscules :
QUELQUES APERÇUS SUR LE CHANT DANS SES RAPPORTS AVEC
LA LITURGIE. — MESSES EN MUSIQUE. — MESSES EN MUSIQUE
ET ABUS QUI EN DÉRIVENT.  Quant aux fleurs qui encombrent
les enterrements et les mariages, il les qualifie simplement
d'emblèmes païens.
   Grâce à son passage dans les divers ateliers de peinture
parisiens, Morel de Voleine avait acquis, non seulement
un sérieux talent de dessinateur, mais encore un goût
parfait et une excellente théorie. Il fut surtout remar-
quable, à cet égard, dans les articles parus dans la GAZETTE
DE LYON, OÙ il succéda à Paul de la Perrière, dans
la DÉCENTRALISATION et dans la REVUE DU LYONNAIS, et
consacrés aux manifestations de l'art lyonnais présen-
tées alors, au public, par la SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS,
dans des expositions annuelles dont on n'a point su faire
oublier l'intérêt et la bonne composition. Ces délicates
fonctions étaient remplies avec une impartialité, une
modération, une bienveillance et un tact qui lui attirèrent,
à juste titre, le respect et l'affection des artistes. Ils étaient
fiers de ses éloges, recherchaient ses avis, suivaient ses
 conseils. S'il y avait un blâme à donner, le critique passait
 à côté de la toile, feignant de ne la point voir, et si la
 malencontreuse série se poursuivait, il parlait d'autre chose,