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  110                      SOCIÉTÉS SAVANTES

    Séance du 16 janvier 1S94. — Présidence de M. Valson. — MM. Delore
 et Humbert Mollière sont désignés comme délégués de l'Académie, au
 Congrès des sciences médicales, qui se tiendra à Lyon, dans le courant
 de l'année. — Cette séance est consacrée à l'élection des membres des
 Commissions de publication et des fondations Ampère-Chevreux et
 Dupasquier.


     Séance du 23 janvier 1894. — Présidence de M. Valson. —Hommage
  par M. H. Beaune : Album Lyonnais, renfermant douze vues phototy-
  piques, avec la notice des principaux monuments de Lyon (Bernoux et
  C u m i n ) . — M . Perrin, trésorier, présente un rapport sur la situation
  financière de l'Académie et des diverses fondations, dont elle dispose.
  — M. Humbert Mollière communique le résultat de ses recherches sur
  la bataille de Brignais (6 avril 1362), qu'il a été amené à faire, en pré-
  parant une notice sur Guy de Chauliac, chanoine et prévôt de Saint-
 Just, qui était devenu, à ce titre, seigneur mansionnaire de la baronnie
  de Brignais, au milieu du xiv e siècle, et qui est l'auteur d'un traité
  célèbre de chirurgie, publié à diverses reprises. On a beaucoup écrit sur
 la bataille de Brignais, et les divergences des historiens proviennent en
 grande partie, de ce qu'ils n'avaient pas vu les lieux. Ainsi s'expliquent
 les contradictions que l'on rencontre dans Froissard, dans Mathieu
 Villani, et le Petit Thalamus de Montpellier, les principales chroniques
 contemporaines de ce fait d'armes. M. AUut, qui a traité le sujet de
 nos jours, conteste l'exactitude du récit de Froissard, d'après lequel
 les chevaliers de l'armée royale auraient essayé d'escalader un monticule,
occupé par les Tard-Venus. M. Mollière, qui a étudié la question sur
les lieux-mêmes, ne partage pas cet avis. L'erreur n'est pas dans Frois-
sard, mais dans l'interprétation donnée à son récit. L'éminence qu'occu-
paient les Grandes Compagnies, n'était pas, comme on l'a cru, la
montagne des Barolles, mais le tertre (comme l'appelle Paradin) que
couronne le Bois Goyet, ainsi que l'avait déjà exprimé un chroniqueur
du xvi= siècle, Denis Sauvage. Ce point établi, l'orateur décrit les
diverses péripéties du combat, d'après les données fournies par les
anciens chroniqueurs. Campés au Bois Goyet, les Tards-Venus sont
attaqués de front par l'armée royale. Mais cette dernière est prise à
revers et sur les flancs par les troupes venues de Saugues. L'armée, que
commandait Jacques de Bourbon, fut ainsi complètement enveloppée,
et, comme à Crécy et à Poitiers, elle vint se briser contre des troupes