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8o                        DEUX CONDAMNÉS

Dubouy avait refusé la sienne et dénoncé ses collègues
à Couthon(3) et au comité de salut public dé la Convention
nationale.
  Sur le vu de cette lettre, les représentants du peuple
Couthon, Maignet (4), Delaporte et Chàteauneuf-Randon


   (3) Georges Couthon, âgé de trente-six ans en 1792, était fils d'un
notaire de la petite ville d'Orcet près de Clermont. Il avait été élevé par
un prêtre excellent, l'abbé Bonnefont, curé de la Roche-Blanche, qui
n'en fut pas moins arrêté plus tard et déporté. Après avoir cléricaturé
quelques années à Clermont chez le procureur Fresnage il avait débuté
au barreau de cette ville lequel comptait dans ses rangs nombre de
membres distingués. Doué d'un extérieur attirant et du caractère le
plus aimable, il se conquit rapidement des sympathies dans toutes les
classes, donnant des consultations gratuites aux hôpitaux, faisant partie
du bureau de charité de la paroisse, et en même temps d'une loge
maçonnique composée des personnages les plus en vue de l'époque.
   L'affection publique le porta en 1787, aux fonctions de conseiller des
communes, d'officier municipal et enfin de juge présidant le tribunal
du district. C'est là que vinrent le chercher les suffrages des électeurs
appelés à choisir les membre de la première Législative. (Dulaure, par
Marcelin Boudet).
   (4) Maignet, né à Ambert en 1758, était, comme Couthon, avocat
et fils de notaire. Il s'était fait rapidement une grande réputation de
savoir et de bienfaisance dans les montagnes du Livradois. « Ce pro-
consul, dit M. Marcelin Boudet (Dulaure, p. 113) dont le nom éveille
de si terribles souvenirs, qui fut un des principaux instruments de la Ter-
reur et dont le souvenir s'attache aux échafauds de Marseille, au tribunal
révolutionnaire d'Orange, à l'incendie de la ville deBedoin, cet homme
dont l'opinion exigea la mise en jugement après le procès de Carrier, et
dont le nom est resté maudit dans Vaucluse, ne demandez jamais à un
Ambertois s'il fut un cruel » : on vous répondrait avec un sourire
d'étonnement : Monsieur Maignet, un terroriste? lui, le meilleur des
hommes I nous n'avons pas vu ce qu'il a fait hors de notre pays, mais
ici, il n'a pas fait de mal et sa mémoire y est honorée.
   — « Je n'étais pas fait pour les orages ! » dit-il dans ses Mémoires.