page suivante »
I76 LES TEMPLES ET LES CIMETIÈRES
estant ville métropolitaine et de frontière forte et de deffence
et de laquelle on a tiré plus de secours que de toute aultre
ville de France soit pour les trafficques et menées qui se font
en Itallie, dont on a tiré quantité de gens de guerre tant de
cheval que de pied et plusieurs grans sommes de deniers
oultre les parties et prests que l'on faict ordinairement en
ladicte ville pour estre remplye de toutes marchandises,
tellement que tenant Lyon tenez l'Itallie et le Piedmont en
bride et pouvez estre sescorry et tirer grans deniers... pour
trafficquer tant en Savoye que Suysse et que de jour et
aultre ceulx de Lyon et du pays des Ligues tenans la Reli-
gion Refformée peulvent avoir nouvelles et secours pour se
servir et sescourir et trafficquer avec l'AUemane en toute
seureté. »
Les Protestants tenaient ce langage moins de trois ans
après la Saint-Barthélémy. On peut juger par là de la vita-
i lité et du ressort qu'il y avait en eux. En même temps, on
peut s'étonner qu'ils aient fait tant effort à Lyon, où la
population leur était très résolument hostile. C'est à Lyon
qu'un des généraux des monnaies, Nicolas Favyer, inventa
et fit « forger en or et en argent » les deux médailles faites
« pour perpétuelle mémoire de la conspiration de vos
subiectz rebelles à la Maiesté divine et à Vostre Royalle,
laquelle Dieu protecteur de ceste couronne vous a descou-
verte par sa grâce, et donné le moyen d'estaindre en vostre
ville de Paris, le vingt-quatrième iour d'Aoust demier, en
vingt-quatre heures, comme de sa main... » ( n ) .
(11) Figvre et Exposition des povrtraictz et dictons contenuz es médailles
de la conspiration des rebelles en France, opprimée et estaincte par le Roy
1 rès-Chrestien Charles IX, le 24 iour d'Aoust i$j2. Par Nicolas Fauyer,
conseiller dudit sieur, et général de ses monnoyes. A Lyon, par Benoist