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          DE LA FIN DE LA GUERRE DE CENT ANS               83

ne faisaient pas, en réalité, une trop mauvaise opération.
Un jour, en effet, devait venir où la royauté raffermie se
souviendrait des amis des mauvais jours. Alors, pour se
reconnaître envers une ville qui n'avait jamais crié : « Vive
Caboche » ! ni « Vive Bourgogne ! » elle n'aurait pas assez
de faveurs à distribuer, de privilèges à octroyer. Seulement
il faut en convenir, la spéculation, si spéculation il y avait,
était, au moment où on la faisait, singulièrement hasar-
deuse. Les bénéfices n'étaient rien moins que certains, et,
en les attendant, il fallait, puisqu'on se faisait les associés
de la monarchie, courir tous les risques des mauvaises
affaires où elle était engagée.
   Nous ne croyons pas qu'il existe de documents histo-
riques plus intéressants à consulter que la correspondance
très active échangée par Charles VII avec la ville de Lyon
pendant les tristes années de sa régence et du début de son
règne. Sûr de la fidélité de « ses chers et bien amés les
gouverneurs, bourgeois et habitants de Lyon », le prince ne
leur laisse rien ignorer des tragiques événements qui se
succèdent alors si rapidement, des trahisons dont il est
victime, des « destrousses » que les Anglais infligent à ses
armes.
   En juin 1418, les Bourguignons, auxquels des traîtres
ont ouvert la porte Saint-Honoré, entrent dans Paris, s'em-
parent de la personne de Charles VI et se livrent à plusieurs
reprises à d'effroyables massacres, Le jeune Dauphin, qui
n'a eu que le temps de fuir, écrit aussitôt aux Lyonnais;


          « Très Chers et bien amés,

   « Le jour même que, par les gens du conseil de mon
seigneur et de nous, faisions adviser pour mettre finale