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                      DES PROTESTANTS A LYON                    17

   « A Jehan Merle blanchisseur (25).,. pour avoir acoustré,
blanchy et grisé l'entrée du temple Saincte Croix et affiger
sur la porte dudict temple les commandemens de Dieu et
armoyries du Roy et pour aussy avoir blanchy une chap-
pelle allant à Sainct Estienne et faire des guillochers aux
arcz dudict temple. »
   Les verriers Michel Le Bel et Pierre Héricard accoutrèrent
toutes les anciennes verrières et en firent d'autres « avec
armoyries tant du Roy que de la ville. »
   On dressa dans l'église un « emphithéâtre » ; on fît une
chaire et des bancs de noyer et l'on recouvrit les bancs de
drap vert (26).
   En outre du temple sis à la Guillotière et du temple
Sainte-Croix, les Huguenots ont eu, de 1562 à 1564,
d'autres lieux d'exercice : aux Jacobins, aux Cordeliers et à
la Chana. Aussitôt maîtres de Lyon, ils avaient aussi pris
possession de l'église Saint-Paul ; nous verrons plus loin
quand ils durent la quitter.
   Nous nous arrêterons sur ces faits.
   On lit, dans un mémoire produit par le chapitre de
Saint-Paul, les religieuses de l'abbaye de Saint-Pierre et les
religieux Jacobins : « . . . Par l'ordonnan ce publiée de
sa part le xxiiije juing... (le maréchal de Vieilleville)
leur avoit accordé (aux Réformés) les esglises des Jacop-
pins, des Cordeliers et de la Chenal pour six moys atendant




   (25) Jean Merle était peintre. On appelait alors blanchisseurs les
peintres badigeonneurs. Merle accepta en payement de ses travaux
« certain linge tapisserie et euyvre du temple Sainct Jehan. »
   (26) Archives de Lyon, GG, comptes de C. de Rocheblave, 1562 et
\1563.
  N e 1. — Janvier 1891.                                    2