Revue du Lyonnais » série 5 - n°10 ( 1890 ) » pp.382

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n'est plus nationale, ni héroïque ; elle est bien plus, elle est
humanitaire. » L'expli.ation, qui n'était point lumineuse,
aggravait le cas du poète en ce qu'elle érigeait en système
raisonné, en théorie formelle, une conception poétique que
seules la fantaisie et l'inconscience de l'inspiration eussent pu
excuser. Elle indiquait de plus une préoccupation de faire
grand, vaste, immense, d'autant plus inquiétante qu'elle
n'était au fond que la préoccupation de dépasser Victor
Hugo, en commençant par le suivre. Le doux artiste vou-
lait, lui aussi, frapper des coups retentissants. Il devait
savoir pourtant que l'on ne frappe de ces coups que lorsque,
grand poète, on chante sans songer au public, et il avait le
droit de penser que quand on est Lamartine, on n'a rien de
mieux à faire que de demeurer soi-même. Mais non, et en
attendant que nous retrouvions encore la trace de cette
préoccupation fâcheuse dans les efforts qu'il fera pour maté-
rialiser son style, il nous est impossible de ne pas la
trouver dans le mot même qu'il inscrit en tête de son
poème, dans cette puérile épigraphe grecque, ^«xi (âme).
Jamais Lamartine n'aurait songé à écrire une aussi parfaite
niaiserie, si Victor Hugo fn'eût -inscrit, quatre ans aupara-
vant, à l'entrée de Notre-Dame de Paris, un seul autre mot
grec, u