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jio             CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

 Il ne fut pas témoin des horreurs commises par ces bandes
 de fanatiques dont la rage se porta surtout sur les temples
 et les choses du culte catholique ainsi que sur les personnes
religieuses et sacrées. Pendant quinze mois qu'ils restèrent
maîtres de la ville, ils se livrèrent aux plus affreux excès.
Les églises furent pillées, profanées et les ossements des
 saints jetés aux égoûts. Le clergé, en partie massacré, s'en-
fuit hors de Lyon et se réfugie dans les montagnes et les
villages les plus éloignés dans le diocèse (34).
    Le Chapitre également dispersé vit ses membres chercher
 un refuge dans les châteaux forts de ses domaines, s'apprê-
tant à soutenir les plus terribles assauts. De temps en temps
et avec les plus grandes précautions, ils se réunissaient pour
les assemblées capitulaires et pourvoir ainsi aux besoins de
l'Eglise de Lyon. Quant à l'abbaye d'Ainay, elle fut livrée
par les hordes huguenotes au plus affreux pillage ; son
cloître superbe fut renversé de fond en comble, ses archives
brûlés, ses religieux chassés ou tués, ses tombeaux détruits,
ou violés et les immenses richesses artistiques qu'elle ren-
fermait furent vendues et enlevées (35). Plusieurs moines
vinrent se réfugier dans la place-forte de Chazay et se
hâtèrent d'y organiser une vigoureuse défense. Nuit et jour
on veillait sur les murailles de la cité, qui placée aux portes
de Lyon était sans cesse menacée.
    Elles abritaient nobles, religieux et bourgeois ayant tout
à redouter des bandes calvinistes qui parcouraient le pays.
    Nous croyons que les huguenots, assez occupés à main-
tenir leur autorité de la ville de Lyon, n'essayèrent pas la


  (34) Bernard. Hist. du Fore^, t. II, p. 1:15-120.
  (35) Mazures, t. I, p. 16. Lyon ancien et moderne, p. 46-80. Forest.
Ecole cath., p. 257. Montfalcon, Hist. de Lyon, p. 657.