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300 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS antique abbaye. lisse refusent alors aux charges auxquelles les soumettait le service de la forteresse. D'ailleurs nos pays se ressentaient encore de la terrible famine de 1504, qui avait causé tant de désastres. Cette famine était venue à la suite d'une grande sécheresse qui avait commencé au mois de mars et qui avait duré jusqu'à la fin de l'été. Aussi avait-on vu les blés et autres céréales se dessécher, les sources et les rivières tarir, de telle sorte que les bêtes moururent de soif et les chiens devinrent enragés. Dans cette calamité, nos villages organisèrent ces dévotes et pitoyables proces- sions, appelées processions blanches, parce que les pauvres gens de nos bourgs parcouraieut les campagnes, conduits par leurs curés, la croix devant. Ils allaient en procession à quelque sanctuaire vénéré, affublés d'un linceul ou che- mise blanche, en criant d'une voix si pitoyable, qu'il n'y avait cœur si endurci qui n'en fut ému de compassion : Sire Dieu, miséricorde! Sainte Marie, mère de Dieu, miséri- corde ! (9). Beaucoup de ces malheureux moururent de misère et de faim, et ces maux sans nombre furent une des causes qui poussèrent les habitants de Chazay à refuser de remplir les charges du vassal envers son seigneur. Le nouveau baron fut obligé d'en appeler à la séné- chaussée de Lyon, qui par une sentence motivée renouvelle l'obligation pour nos habitants de garder et d'entretenir la ville et ses fortifications (10). L'abbé de Naturel, dès sa première visite, ordonna d'im- portantes réparations pour la défense, et reconstruisit la • (9) Alm. de Lyon; 1840. Note Péricaud, an 1504. (10) Arch. du Rhône. Ainay. H. 4280, chart. 10.