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226           CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

au plus tôt la plus grande partie des marchandises chez
Laurencin, il ne le reverrait de sa vie. Bayard s'attendait à
ce message, aussi avait-il recommandé à sa porte de ren-
voyer tous ceux qui se présenteraient de la part de son
oncle, ce qui fut fait.
   Quelques jours après, le jeune chevalier figura dans le
tournoi avec une splendeur qu'il devait à l'argent du gros
abbé d'Ainay. Il y déploya tant d'ardeur et d'adresse, que
vainqueur de tous ses rivaux il excita l'admiration générale.
Les dames de Lyon, émerveillées de le voir, malgré sa jeu-
nesse, triompher de champions beaucoup plus forts et plus
habiles que lui : « Vey-vô ceston malotru ? s'écrièrent-elles,
il a mieux fait que tous Us autres (27). »
   L'abbé d'Ainay se réjouit plus que tout autre de la gloire
de 'son neveu, qu'il choya de son mieux, oubliant le tour
qui lui avait été joué. C'est alors qu'il l'invita en son castel
de Chazay; où il y eut joutes, passe d'armes et magnifiques
tournois dans les prairies que dominait l'antique forteresse.
Le jeune Bayard s'y distingua par sa valeur et son adresse,
 et fit l'admiration des nobles chevaliers, dames et damoi-
 selles de la ville de Chazay.
    Alors l'abbé du jTerrail, ayant à acheter de nouvelles terres
entre les Perrières et Gages, territoire situé au sud-ouest de
 Chazay, décida qu'on les nommerait les Bayardes, nom
 qu'elles portent encore aujourd'hui. Il voulait ainsi perpé-
 tuer dans la baronnie le nom de son gentil neveu et de ses
 prouesses.
    L'année 1498 vit reparaître de nouvelles bandes d'aven-



   (27) Mémoires de Bayard. Lettres à ma fille. Lyon, Ivernault, 1810,
t. II, p. 202. Lyon, ancien et moderne, p. 39.