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98               LES PROTESTANTS A LYON

vivre et travailler sous un régime de tolérance, qui fut
néanmoins assez dur, au moins dans la pratique. Les
Catholiques, qui formaient la très grande majorité de la
population, supportaient avec impatience, il faut le recon-
naître, l'application de ce régime, et le Roi se montra le
plus souvent plus libéral que le peuple.
   Nous n'avons ni à exposer les dispositions principales de
cet édit qui, comme nous venons de le dire, n'étaient pas
nouvelles, ni à faire l'histoire du temps pendant lequel il fut
en vigueur. Le cours des événements depuis 1598 jusqu'en
 1685, a été décrit plus d'une fois par des écrivains qu'inspi-
raient des sentiments opposés, et ce n'est pas à nous d'ex-
pliquer les causes diverses qui conduisirent à la révocation
de l'édit de Nantes, accomplie le 18 octobre 1685.
   Pendant plus de quatre-vingts ans, les Huguenots, au
moins dans certaines provinces, furent en sécurité au milieu
de la population catholique, et il ne semble pas que, dans
le domaine du travail, leur condition air été rendue
difficile.
   Pour ne parler que de Lyon, il faut rappeler que cette
ville, où le souvenir n'était pas perdu des excès de tout
genre qui avaient été commis pendant son occupation par
les Huguenots, avait été, à la Saint-Barthélémy, le théâtre
de violences et de massacres, et que la fureur populaire s'y
était donné pleine carrière. On pouvait s'attendre que des
sentiments de haine ou au moins de répulsion se seraient
manifestés d'une façon générale. Il n'en fut pas ainsi. Dans
le cours ordinaire des choses, l'esprit de liberté et de tolé-
rance était regardé comme le meilleur instrument pour la
fortune de la ville ; le contact incessant avec des étrangers,
des réfugiés, des exilés, de tout pays et de toute religion,
avait exercé une action sur les idées et les habitudes, avait