Revue du Lyonnais » série 5 - n°10 ( 1890 ) » pp.054

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et de celle de noble Thomas des Verneys (ce doit être l'an-
cienne cure). Son héritier est Jean de Varennes, seigneur
de Rappetour, et l'exécuteur testamentaire, Amédée de
Talaru, archevêque de Lyon (32).
   Antoine du Terrail se hâta de faire mettre la ville en état de
défense, car les bandes de Villandrando et du Bâtard de
Bourbon tenaient encore la Bourgogne, le Beaujolais et le
Charollais. Les Etats de Bourgogne venaient de faire
compter aux capitaines des Ecorcheurs trois mille saluts d'or,
ce qui représenterait à notre époque 380,000 francs (33).
Ils éloignaient ainsi de leur pays ce terrible chef de bande
qui a écrit une page de sang dans l'histoire de la Bourgogne. •
Fils naturel du duc de Bourbon, il avait été chanoine de
Beaujeu ; il jeta le froc pour suivre Rodrigue de Villan-
drando, qui épousa sa sœur, Marguerite, autre bâtarde du
duc(34).
   L'abbé d'Ainay apprenant que le Bâtard avait quitté le
Nivernais et passé la Loire, vers Lespinasse, le 28 juillet
I440,et s'avançait rapidement sur nos pays, s'entendit avec •
le Chapitre, le duc de Bourbon et le duc de Savoie, pour
arrêter sa marche. Mais on ne put être prêt assez tôt, et les
Ecorcheurs, au nombre de quatre mille, après s'être emparés
de Mâcon qu'ils pillèrent, descendirent sur Villefranche et
se répandirent dans tout le pays qui se trouve à l'entour de
la ville d'Anse (35). Repoussés enfin de nos contrées, ils
passèrent en Champagne et en Flandre, où ils se disper-
sèrent, mais pour se reformer bientôt après et reparaître un


     (32)    Le Laboureur. Maztires, 1.1, p. 462.
     (33)    P. Canat deChizy. Ecorcheurs.\Rev. duLyon., 1861, t. 23,p. 123.
      (34)   Villandrando, par Quicherat.
     (35)    La Mure. Histoire des ducs de Bourbon, t. II, p. 188. Note.