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30é MARC PANISSOD L'ambition de Panissod avait eu naturellement comme dernier objet la charge de Trésorier de France, charge honorifique et lucrative, donnant la direction et juridiction de toutes les charges moindres qu'il avait possédées jus- qu'alors. Messieurs les Trésoriers généraux de France, à Lyon, étaient chargés du domaine du Roi et de la couronne dans l'étendue de leur généralité, qui comprenait cinq élec- tions : Lyon, Saint-Etienne, Montbrison, Roanne et Ville- franche. Ils étaient qualifiés « grands voyers » ayant droit d'inspection particulière 'et juridiction contentieuse sur la grande et la petite voirie (8) et aussi sur les receveurs et comptables de deniers royaux. Le 19 juin 1720, Panissod soldait le prix de sa charge de Trésorier de France. Logé place Louis-le-Grand, au second étage d'une mai- son appartenant à son ami Camille Perrichon, prévôt des marchands, Panissod va partager son temps entre les affaires et les plaisirs, menant la vie luxueuse et facile telle qu'elle était déjà faite à la riche bourgeoisie par le dix- huitième siècle. Il sut s'entourer, cependant, d'un luxe intelligent ; sa bibliothèque peu nombreuse était choisie et l'estimation détaillée (9) qu'en a fait le libraire Claude Journel nous montre les principales connaissances humaines, l'histoire et les belles-lettres représentées, soit par des dictionnaires, soit par les meilleurs ouvrages spéciaux du temps. De plus, sans avoir la prétention de faire une col- lection de tableaux, Panissod voulut en embellir sa demeure, (8) A l'exception de la ville et des faubourgs de Lyon. (9) Inventaire fait, le 13 septembre 1737, après le décès de Marc Panissod. Archives de la Charité, B. 262, pièce 9.