Revue du Lyonnais » série 5 - n°9 ( 1890 ) » pp.292

292                          BIBLIOGRAPHIE
k- luxe déployé dans leurs monuments par les moines de Cluny, un
si curieux contraste.
   Des remaniements successifs, la surélévation des combles de la
grande nef et la construction par Pierre de la Fin, au XVe siècle, du
clocher de style flamboyant qui flanque l'angle droit de la façade, en
avaient déjà altéré le caractère primitif. Au xvn e siècle, après les
guerres de religion, la Bénisson-Dieu devint la propriété des Ber-
nardines ; leur abbesse, Mme de Nérestang fit subir à l'église des
outrages plus funestes encore, par la démolition du transept et de
l'abside, et l'adjonction, sur le collatéral sud, d'une nouvelle chapelle
dont la décoration luxueuse en style Louis XIII dépare lamentablement
la tranquille ordonnance romane des nefs.
   Malgré ces transformations et ces mutilations, l'église de la Bénis-
son-Dieu, restaurée en partie au cours de ces dernières années par les
soins de l'état, est encore un des monuments archéologiques les plus
intéressants du Roannais et par la partie architecturale, et par les objets
d'art curieux qu'elle renferme (statues, calvaire, broderies, trésor,
carrelages émaillés et incrustés, pierres tombales), dont M. Jeannez
a dressé un très instructif et très savant inventaire.
   Les différentes parties du travail de M. Jeannez sur cette église ont
été réunies par lui en une monographie qui a sa place marquée dans
toutes les bibliothèques foréziennes.



    A côté des travaux de longue haleine dont je viens de rendre
compte, je dois signaler encore, dans ce recueil les Notes sur les
Roannais au Salon de Paris, publiées par M. Ghassain de la Plasse pour
le Salon de 1888, par M. Emile Petit pour celui de 1889 ; une notice
de M. Joseph Déchelette sur le Château de Montrenard et ses seigneurs ;
la reproduction (précédée d'une notice, trop courte, à notre gré, de
M. Louis Monery), de quatorze miniatures de la Clironique du Ion duc
Louis, relevées avec une extrême minutie par M. Armand Queyroy sur
le manuscrit français de cette chronique, conservé à la Bibliothèque
impériale de Saint-Pétersbourg.
    Avant de quitter le Roannais, je veux rappeler à nos lecteurs qu'à
l'occasion du concours régional de 1890, la ville de Roanne a décidé
 l'ouverture, pour les premiers jours de juin, d'une Exposition rètrospec*