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                      « PAUCA PAUCrS »                        283

       Mais il n'est point séant, à l'homme plein de jours,
       De répandre son âme en irritants discours.
       La vieillesse au mortel est indulgente encore,
       Si son doigt peut errer sur la lyre sonore;
       Si, lorsque dans les flots va sombrer le soleil,
       H peut, en attendant le suprême sommeil,
       Voir lui sourire encor, dans la lueur confuse,
       Le visage serein et clément de la Muse.

  Et, plus loin, dans cet admirable poème du Paysan :
       Paisible fut sa fin, paisible fut sa vie,
       Paisible est son sommeil. Un soir tiède et serein,
       La noire Sœur le prit auprès d'un romarin,
       En un coin du verger tout rose, un jour que Flore
       Était plus odorante et Zéphir plus sonore.

 Si l'on voulait, avec des extraits de ce livre, on ferait un
manuel de la plus pure morale. Lisons h Phare :
       Mais la tempête sourd. Le ciel brillant se cache ;
       Tout est noir, tout mugit. Le flot haineux s'attache
       Au veilleur de granit ; de son pesant bélier
        Il le bat. — Sans émoi, l'austère sentinelle,
        Le front brûlé d'éclairs, continue à veiller...
        — Oui, je te reconnais, Conscience étemelle !

  Et le Lac :
        Mais, perçant le nuage opaque, un trait vainqueur
        Soudain glisse, et frémit sur la nappe engourdie ;
        D'un sourire le ciel tempère sa rigueur.
        Et j'ai vu le rayon du DEVOIR sur la vie.

   On aura, évidemment, confondu ces deux choses bien
différentes, pessimisme et tristesse. Notons, en passant,
ces vers étrangement expressifs :