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                    NOTES SUR LE SALON                      20"J

de dos, habilement éclairée. Aucune trace de vêtements ni
de voiles ne vient ici entraver l'harmonie des formes, le
jeu des muscles, la souplesse des contours, la finesse des
attaches. Étude elle est, étude elle restera.
   Enfin un petit cavalier arabe, un spahi, solidement campé
sur son cheval de race, nous donne un échantillon choisi,
attrayant et fort réussi des sujets préférés du peintre.
   A l'exemple de M. Sicard, mais dans des proportions
singulièrement multipliées, plusieurs artistes ont envoyé
des études de femmes vues de tous les côtés, couchées,
debout, à plat ventre, et même assises, dans le costume le
plus sommaire.
   Une, entre autres, grande comme nature, nous apparaît
juchée sur une grande chaire de la Renaissance; elle est
vêtue d'une pantoufle. Accroupi à ses pieds, un dogue de
forte taille la regarde avec des yeux ardents.
   La fidélité qu'il veut, en bon chien, garder à sa maî-
tresse, le dispute évidemment à ses instincts carnassiers,
devant cette chair rose et vivante dans laquelle il planterait
si volontiers ses crocs, ad finem gulœ.
   Parmi les études couchées et vues de dos, il en est d'hon-
nêtes, il en est de malhonnêtes. On a beaucoup écrit sur
le nu dans l'art, ce n'est pas ici le lieu de reprendre ces dis-
cussions, d'ailleurs intéressantes.
   Mais envoyant tous ces... dos, dans la position où le
sieur d'Estoublon trouva la belle Brégy, alors qu'il lui ren-
dit à son insu le transcendant service que raconte si plai-
samment Saint-Simon en quelque lieu de ses Mémoires,
cette gauloise histoire me revenait à l'esprit, et je me
demandais quel motif d'art ou d'intérêt avait poussé ces
trop nombreux artistes à s'inspirer de l'amusante anecdote
à laquelle je viens de faire une discrète allusion.