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                           BIBLIOGRAPHIE                            153
   Les Augustins de la Croix-Rousse se présentent au lecteur sous les
auspices de M. Steyert. Sans mettre en doute le savoir de l'auteur, on
peut dire que le patronage de cet écrivain érudit est une garantie de
l'exactitude des faits exposés : Nul n'ignore k haute compétence de
M. Steyert pour tout ce qui touche à l'histoire de Lyon.
   M. Grand commence par un rapide tableau de la Croix-Rousse, qui
n'a pas à proprement parler d'autre histoire jusqu'en 1789, que celle du
couvent des Augustins. C'est en 1624 que les religieux s'établirent sur
le plateau. Jusqu'à cette époque la Croix-Rousse, séparée de la ville par
des murs d'enceinte s'étendant du Rhône à la Saône, n'avait pas eu
 d'église. Son territoire, partagé entre les trois paroisses de Saint-Vin-
cent, Notre-Dame de la Platière.et Saint-Pierre et Saint-Saturnin, ren-
dait le service du culte très difficile. C'est ce que comprit fort bien le
Consulat en accordant aux religieux augustins, désireux de remédier
à cet état de choses, l'autorisation de s'établir dans ce faubourg.
   Les commencements furent difficiles ; les religieux n'ayant pas obtenu
de suite la licence de quêter dans la ville : licence qui ne leur fut
accordée qu'avec l'assentiment des recteurs de l'Aumône et de l'Hô-
pital général, et après de longues sollicitations. Cependant l'œuvre des
Augustins n'avait pas été sans attirer l'attention de plusieurs pieux
bourgeois de Lyon, riches et zélés. Grâce à leurs libéralités, l'église et
le couvent furent construits. Pendant plus d'un siècle et demi les
pères augustins répandirent les bienfaits autour d'eux : partageant
avec les pauvres le surplus de leurs modiques ressources, évangélisant,
prêchant, remplissant exactement tous les devoirs du ministère
paroissial.
   Quand vint la révolution ils se dispersèrent ; les bâtiments conven-
tuels et tout ce qu'ils contenaient furent vendus au profit de la nation.
L'église du couvent, aujourd'hui église paroissiale de Saint-Denis, a été
transformée, agrandie et n'offre plus, à part la chaire et quelques sculp-
 tures, de vestiges anciens. Le cloître a été démoli ; il ne reste que
le clocher, rappelant le souvenir des religieux augustins de la Croix-
Rousse.

                                                      Léon GALLE.