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              C H A Z A Y - O ' A Z E R G U E S EN LYONNAIS   II)

   Aussitôt les Tard-Venus partis, on vit renaître en notre
vallée la paix pour quelque temps, et le pauvre laboureur
put enfin reprendre ses utiles travaux. Mais ce peuple,
qui avait souffert tant de maux, usa de terribles représailles
contre eux qui de loin ou de près avaient eu commerce avec
les Aventuriers ; on alla jusqu'à poursuivre ceux qui leur
avaient fourni des fers pour leurs chevaux (21).
   Ce fut Finfluence du souverain Pontife qui délivra nos
pays de ce fléau terrible (22). Emu des plaintes et des cris
qui s'élevaient de toutes parts, Urbain V appela tous les
princes de la chrétienté contre les bandes d'Aventuriers qui
désolaient la France.
   Et c'est en apprenant que les gouvernants se liguaient
contre eux à la voix du souverain Pontife, que Badefol con-
sentit à traiter comme nous l'avons vu plus haut. En même
temps le pape mettait sous sa protection particulière les
églises, les monastères, les clercs, les religieux et religieuses,
les enfants et les pèlerins, les artisans et leurs instruments
de travail, le laboureur et sa charrue.
   C'est ainsi que bien avant la déclaration des droits de
l'homme, l'église promulgait les droits du pauvre et du
petit : « Que nul ne brise ou ne détruise les demeures des
paysans ou des clercs, les colombiers et les greniers ; que
nul n'ose tuer, frapper ou blesser le paysan, le serf sa femme
ou ses enfants, ni les prendre ou les enlever, à moins que
ce ne soit pour les conduire devant la justice et encore
après les avoir sommés d'y comparaître, que personne en




  (21) Guigue. Tard-Venus, p. 143.
  (22) Guigue. Tard-Venus, p. 120.