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388 ÉTYMOLOGIE DE .LUGDUNUM Ce doit être quelque rêverie allant de pair avec son exhilarante interprétation de badauds de Paris et tant d'autres de même force, dont sont remplis ses ouvrages, et ceux de ses confrères en.études celtiques ( i ) . Mais il y a plus, c'est que, contrairement à ce qui a été affirmé dans Lyon-Revue et, primitivement par Eloi Johan- neau, les dictionnaires celtiques donnent expressément à Lug le sens de corbeau en irlandais et en ancien breton ! En tout cas, je ne pouvais omettre ces contradictions et l'opinion bizarre de Johanneau, qui donnent, si à propos, le diapason de certaine science étymologique, toute faite d'un entassement d'hypothèses et d'à peu près, enchevêtrés dans un chaos inextricable, en dépit de tout bon sens et de toute logique. J'aurais, du reste, beaucoup à ajouter encore pour com- bler les lacunes qui existent dans ma note. Ainsi, j'ai omis, dans Ténumération des auteurs lyonnais, le père de la science épigraphique en France, Jacques Spon, qui a donné du passage de Clitophon une traduction exempte des erreurs, commises par le P. Ménestrier et qui n'a pas hésité à adop- ter la bonne étymologie. Un jeune érudit, l'un de nos chercheurs les plus actifs et les plus judicieux, élevé d'ailleurs à bonne école, m'a éga- lement signalé, dans l'édition de Dion Cassius de Reimar (i) Je saisis l'occasion pour régaler le lecteur d'une des belles inven- tions de cette école et qui concerne Lyon. On croit généralement que Fourvière vient de Forum vêtus, par le français Forvieî et la confusion si commune chez nous des liquides L R; pas du tout, les Celtisants nous apprennent que cette appellation dérive de Forch, confluent et Vière, hauteur ! La montagne lyonnaise n'a rien à envier aux bateaux de Paris.