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ÉTYMOLOGIE DE LUGDUNUM 385
se fusionnèrent sous une même forme politique. Il est
vrai qu'alors la nouvelle cité prit le titre de Civitas Lugdu-
nensis. Mais, si le nom des Ségusiaves fut effacé de l'appel-
lation politique officielle., il ne dut pas disparaître immédia-
tement; il se conserva longtemps dans l'usage vulgaire et
l'on a pu formuler, sous le nom des Ségusiaves, un souhait
en faveur des habitants de Lugdunum et de l'ancien terri-
toire gaulois.
Cette interprétation implique l'idée d'une date relative-
ment récente pour nos médaillons qui ne pourraient, dès
lors, être plus anciens que le dernier quart du m e siècle,
époque où existait encore la civitas Segusiavorum. J'énonce
ce problème sans entreprendre de l'élucider ici. Dans le cas
contraire, il faudrait recourir à une autre explication.
Il paraît fort vraisemblable que le corbeau ait été l'em-
blème non seulement de Lugdunum, mais aussi et par
extension, de la tribu ségusiave, surtout si l'on admet que
l'arrivée de Momorus et d'Atepomarus n'est rien autre
qu'un épisode de l'immigration des Ségusiaves dans notre
région, L'intervention du génie de Lugdunum n'aurait donc
rien d'anormal ; il devait exister une grande intimité entre
les colons et les indigènes qui leur avaient permis de s'éta-
blir chez eux. Les Ségusiaves, comme les Eduens leurs
suzerains, étaient, depuis longtemps, les alliés de Rome;
ils avaient, aux premiers jours de la conquête, combattu
avec les soldats romains ; après l'annexion de la Gaule Ã
l'empire, les privilèges dont ils avaient été dotés, l'agran-
dissement du territoire qui leur avait été accordé, doivent
leur avoir inspiré de la reconnaissance pour le vainqueur.
Déjà pour Strabon, Lyon était une ville Ségusiave, iroX'iç
TWV Saiyootaêwv, mieux que cela, leur chef-lieu, leur capi-
tale,TCpocxaÔYiTai^è TOU é'Ôvou; TWV ïaiyoffiaëwv y w6Xtç