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CAUSERIE BIBLIOGRAPHIQUE 3 11
qui édifia leurs maisons du Puy, de Vienne, de Moulins, de Vesoul, de
Dijon, de la Flèche, de Paris et de Roanne.
•M» Charvet lui a consacré, en 1874, une minutieuse et très savante
étude (Lyon, Glairon-Mondet, éditeur, in-8°, 240 p.). On savait qu'il
avait laissé un grand nombre de dessins. Caylus; dans ses Antiquités,
parle de deux volumes de dessins in-f°, de Martellange, que lui avait
communiqués le duc de Luynes, mais on en avait perdu la trace. Ce
sont ceux que M. Bouchot vient de découvrir. Pendant la Révolution,
ils avaient passé en Angleterre, dans la bibliothèque de Sir W. Astle,
puis ils furent rachetés par M. Hennin, de qui la Bibliothèque nationale
les acquit.
Comment un titre rapporté au xvm« siècle en tête du premier de ces
volumes, les mit-il sous le nom de Stella ? La question reste encore Ã
résoudre. Mais leur restitution à Martellange ne saurait être combat-
tue ; leur date, les vues qu'ils reproduisent, et qui sont, années par
années, celles des villes où passa Martellange et des maisons auxquelles
il .travailla en font foi. Tous les doutes, au surplus, s'il pouvait s'en
élever encore, seraient détruits par la comparaison de ces dessins avec
ceux qu'exécuta à la même époque Martellange, pour la collection des
plans des diverses maisons des Jésuites. Cette collection, également au
Cabinet des Estampes, forme cinq gros volumes in-f°, rachetés à Rome
en 1773 par M. de Breteuil, après la suppression de l'Ordre des Jésuites.
.Les deux volumes restitués à Martellange par M. Henri Bouchot
sont intitulés : Recueil contenant plusieurs veues de villes, bourgs, abbayes,
châteaux et autres endroits particuliers de France, dessinés d'après nature par
F. Stella.
Ces vues sont au nombre de 175. Plusieurs se rapportent à Lyon,
notamment, dans le second volume, les nos 117 (colline de Fourvière);
118 (Sépulcre des deux amants, date de 1619); 119 (la maison des
Carmélites, 1616); 120 (l'église des Chartreux) ; 121 à 125 (l'église et
les environs de l'Isle-Barbe). La plupart sont consacrés à des villes de
notre région : Mâcon, Cluny, Autun, Tournus et Vienne. Le Roannais
surtout, où Martellange fit un long séjour pour la construction du col-
lège de Roanne, qui fût une de ses œuvres principales, y est particu-
lièrement bien traité. Un de nos amis, M. Louis Monery, dans
une lecture récente à la Diana, a fait la description de ces vues
Roannaises, qu'il se propose, je crois, de publier, avec l'aide du Roan-
nais illustré.